Dans son dernier rapport le BVG a décelé des irrégularités financières dans plusieurs structures de l’Etat. Au niveau de l’Ambassade du Mali à Ouagadougou au Burkina Faso, la vérification a porté sur les opérations de recettes et de dépenses de l’Ambassade au titre des exercices 2015, 2016, 2017 et 2018 (1er semestre). Elle a pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité . Dans son constat le BVG a mis en exergue des irrégularités administratives et financières. Il nous revient que l’Ambassadeur Amadou Soulalé entendu au pôle économique sur la question a été placé en garde à vue par la brigade de ladite structure.
Dans le rapport du BVG, il ressort que les irrégularités administratives relèvent des dysfonctionnements du contrôle interne. Les vérificateurs ont ainsi constaté que le Secrétaire Agent Comptable (SAC) n’a pas prêté serment avant son entrée en fonction, conformément aux textes en vigueur. ‘’Le SAC ne tient pas une comptabilité régulière. Il ne tient pas le Calepin de caisse, le livre journal des commandes, le livre journal des matériels et matières ou le registre des rejets comptables de même que les documents de la comptabilité-matières. Il ne respecte pas non plus le montant plafond autorisé à être détenu en espèces. Lors du comptage des numéraires, le SAC détenait un montant de 800 625 FCFA supérieur au plafond de 250 000 FCFA autorisé’’, peut-on lire dans le rapport. Dans le même contexte le BVG a remarqué que le SAC ne procède pas à des rapprochements périodiques des écritures comptables enregistrées dans le registre banque avec la situation réelle en banque indiquée sur les relevés de compte. ‘’Ce qui ne permet pas à l’Ambassade de vérifier la concordance entre le solde bancaire dans sa comptabilité et le solde bancaire réel envoyé par sa banque et de trouver des justifications aux différences éventuelles’’. Aussi,’’l’Ambassadeur du Mali ne procède pas à la mise en concurrence des fournisseurs. Pour toutes les opérations d’acquisition de biens et services, le titulaire a été désigné sans mise en concurrence d’au moins trois fournisseurs conformément à la réglementation en vigueur’’, rapporte le BVG. « Concernant les irrégularités financières, le rapport du BVG a annoncé une enveloppe de 1,84 milliard de FCFA.’’ « L’Ambassadeur n’a pas justifié l’utilisation du carburant acheté pour un montant total de 23,45 millions de FCFA. En effet, aucun document de répartition ou d’utilisation du carburant acheté n’a pu être fourni à la mission. Le SAC a irrégulièrement utilisé les recettes de Chancellerie. Ces recettes, d’un montant total de 189,13 millions de FCFA, ont été dépensées sans l’autorisation préalable du Payeur Général du Trésor. Sur ce montant, 64,81 millions de FCFA ont été compensés, d’où un reliquat de 124,32 millions de FCFA restant à compenser. Le SAC a effectué des paiements irréguliers au titre de la construction de la Chancellerie pour un montant total de 1,37 milliard de FCFA sans les pièces justificatives requises. Des paiements sont effectués sur la base de factures qui ne sont pas liquidées par l’Ambassadeur et sans décomptes établis par l’entrepreneur ni d’acomptes par le maître d’œuvre. Il a aussi fait rembourser par l’Ambassade (…)
Rassemblé par Mahamane TOURÉ
NOUVEL HORIZON