Avec une incidence de 65,4 %, Sikasso est considéré comme la région la plus pauvre du Mali. C’est du moins, ce qui ressort du dernier rapport de l’Enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP) de l’Institut national de la statistique, 2016, rendu public, le 10 février 2017, à la faveur d’un atelier de restitution, à la Maison des ainés de Bamako.
La cérémonie d’ouverture était présidée par Modibo DOLO, conseiller technique au ministère de l’Aménagement du territoire et de la population, en présence du DG de l’INSTAT, Harouna KONE; des responsables et représentants de structures du Système statistique national (SSN) et des partenaires techniques et financiers.
En effet, l’étude de l’Enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP) de l’INSTAT, une enquête d’envergure nationale, est réalisée annuellement en quatre passages sur un échantillon estimé à 7200 ménages choisis au niveau national dans chacune des régions du Mali et du District de Bamako et selon le milieu de résidence (urbain et rural).
De même, les opérations de l’EMOP couvrent des thématiques relatives, entre autres, à l’éducation, la santé, l’emploi, les dépenses de consommation des ménages, la sécurité alimentaire, la migration, ou la perception de la pauvreté par la population.
Les informations recueillies servent à renseigner les indicateurs de conditions de vie de la population. Une tâche indispensable à la planification, au suivi et à l’évaluation des projets et programmes de développement du pays, en particulier ceux du Cadre pour la relance économique et le développement durable (CREDD).
Selon le rapport 2015, l’incidence de la pauvreté au Mali est estimée à 47,2 %. Mais elle est encore plus accentuée en milieu rural avec 53,1 %. En effet, selon les résultats de cette enquête, Sikasso est considéré comme la région la plus pauvre avec une incidence de 65,4 % tandis que le District de Bamako s’en sort avec le plus faible niveau (11,2%).
Par ailleurs, tous les passages de l’EMOP constatent que l’alimentation et les boissons non-alcoolisées occupent plus de 60 % des dépenses des ménages.
Le rapport annuel 2016 estime la population malienne à 18 255 000 habitants.
Les enquêtes 2016 du l’EMPOP confirment que le Mali a une structure familiale faite généralement de ménages de grande taille.
La taille moyenne des ménages, estimée à 7,8 personnes, se caractérise également par sa jeunesse, près d’une personne sur deux, soit 49,8 % ayant moins de 15 ans.
Concernant l’alphabétisation, les résultats montrent que 31 % de la population sont alphabétisés, avec un écart perceptible entre hommes et femmes (21,6 % contre 41,4 % respectivement).
Pour les statistiques du marché du travail, les données de l’enquête modulaire et permanente auprès des ménages révèlent que trois personnes sur quatre (75 %) âgés de 15 à 64 ans sont actives.
Dans cette population active, le taux de chômage s’élève à 10,6 %.
En ce qui concerne l’utilisation des Nouvelles Techniques de l’Information et de la Communication (NTIC), on estime à 84,8 % les ménages possédant le téléphone portable, tandis que seulement 10,6 % disposent de la connexion Internet.
Très peu de ménages ont un ordinateur (3,7 %) et/ou un téléphone fixe (1,8 %).
En effet, depuis 2011, l’Institut national de la statistique (INSTAT) réalise, à travers le territoire, l’Enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP). Cette opération est initiée avec l’accompagnement de la Statistique Suède et réalisée annuellement en quatre passages.
Aux termes de chaque passage, l’INSTAT produit un rapport descriptif des indicateurs de suivi des programmes de développement.
Selon le directeur général de l’INSTAT, Harouna KONE, l’information statistique est au centre de tout processus de planification.
Aussi, a-t-il fait savoir, elle est indispensable aux pouvoirs publics dans le cadre de la formulation, du suivi et l’évaluation des politiques de développement économiques et sociales.
«Les micro-données ainsi que les indicateurs produits par l’EMOP sont fréquemment sollicités par les institutions nationales et internationales mais aussi les chercheurs indépendants utilisateurs de données statistiques dans le cadre des études ou des recherches», a soutenu Harouna KONE.
Pour sa part, Modibo DOLO, conseiller technique au ministère de l’Aménagement du territoire et de la population, a souligné que sans les données fiables de la statistique, il n’y a pas de développement.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin