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Enquête-Mali (1ère partie): les non dits de la crise

En 2010, à la suite des prises d’otages à Arlit au Niger, la France de Nicolas Sarkozy est parvenue à installer des unités spéciales en Mauritanie, au Niger et au Burkina. Tel n’a pas été le cas au Mali.

Sur le terrain, puisque Bamako avait refusé le déploiement de forces françaises sur son sol, elle propose une conférence des pays du champ en vue de contrer les narcotrafiquants. Une initiative de Bamako qui donna naissance au Comité d’état-major conjoint (cemoc) basé à Tamanrasset en avril 2010.

Pour le pouvoir malien de l’époque, accepter la présence militaire française sur son territoire équivaut non seulement une à insulte à l’égard des pères de son indépendance, mais aussi à une renonciation à sa souveraineté difficilement acquise en 1960.

Pendant ce temps, les unités spéciales françaises au Niger et en Mauritanie, dotent leurs hôtes de la logistique de guerre pour faire face à AQMI. Écarté et traité de maillon faible de la chaîne, le Mali est dans l’œil du cyclone. C’est dans ces conditions que surviennent les événements en Libye.

En 2011, après la Libye, la France de Nicolas Sarkozy use de son influence sur l’Algérie pour faire passer les mercenaires de la Libye auxquels elle avait promis un territoire après la libération des otages d’Arlit (enlevés en septembre 2010) et probablement retenus quelque part au Mali. Or en réalité, il n’était pas seulement question d’otages, mais d’abord, de la mise à terre d’un régime malien qui a fait montre d’une farouche résistance face au diktat paternaliste.

Dans l’attitude de l’ancienne métropole qui, hier comme aujourd’hui, ne veut jamais voir ses colonies s’affranchir, il est hors de question que le Mali tienne tête à Paris. ATT devient alors l’homme à abattre avant la fin de son mandat.

Paris savait qu’une éventuelle fin pacifique du mandat d’ATT(le dernier résistant) inciterait d’autres Chefs d’Etats Africains malléables à l’imiter dans son entêtement.

Pour sauver le Niger et la Mauritanie des revenants de la Libye convoyés jusqu’au sahel et auxquels un territoire a été promis, la France active ses unités aux frontières mauritaniennes à l’Ouest, et constitue avec le Niger l’opération ‘’Mali Béro’’, à l’Est. Cette dernière est une opération de commandos Français au Niger initiée dès début 2011 dans le but de freiner toute tentative de franchir le territoire nigérien par les revenants de la Libye. C’est cette opération qui sauva le Niger à la différence du Mali en ligne de mire.

Janvier 2012, de Bamako, le Général président au bout de son dernier mandat, a résisté jusque-là. Ce dernier sur la sellette, use de ses contacts pour trouver la solution au problème. Mais, de son entêtement à la soumission, viendra s’ajouter son refus de reconnaître le CNT libyen.

En occident, ses armes commandées sont bloquées dès octobre 2011. Le régime acculé, opte pour une intervention militaire purement africaine.

Nous sommes le 20 mars 2012. L’union africaine débarque à Bamako sans y associer Paris car fâchée de la tournure prise de la résolution 1973 adoptée pour une zone d’exclusion aérienne ayant abouti à l’assassinat de Mouammar Kadhafi. L’objectif de Jean Ping (UA) et de ses soutiens à Bamako, était d’adopter au sein d’un conseil purement africain le déploiement rapide des unités sud-africaines afin de vite stopper la rébellion et tenir des élections avant mai de la même année. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.

Au nord du Mali, la rébellion obtient un soutien médiatique inédit et sème la panique au sein des forces armées régulières. La volonté de terrasser le régime malien est acquise parce que la panique et l’amalgame orchestrées de toutes pièces ont poussé certains éléments de l’armée à se mutiner pour prendre le pouvoir à Bamako. Des anciens rebelles au sein de l’armée malienne rejoignent le camp ennemi. Le nord est désormais occupé par des terroristes qu’il faut combattre. Ce qui occasionnera et favorisera l’installation effective des forces françaises dans le pays par une résolution du Conseil de Sécurité demandée et présentée par Paris.

Source : Le SOFT

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