L’utilisation des enfants soldats par les groupes armés reste une réalité au Mali alors que le pays fait face à une crise sécuritaire depuis plus d’une décennie. Le sujet était au centre d’une conférence-débat organisée par un consortium d’ONG et d’agences axées sur les enfants au Mali.
L’activité entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet : joining forces for africa (agir contre le travail des enfants). Il s’agissait pour les organisateurs de sensibiliser les parties prenantes sur l’utilisation des enfants par les groupes armés.
Pour André Pascal Coulibaly, manager dudit projet, il est temps d’unir les forces pour mettre fin aux violences contre les enfants. « Il y a trop de silence et il y a beaucoup d’enfants qui souffrent de ce phénomène », martèle le chef du projet. Il explique qu’il s’agit de mesurer la « gravité du phénomène dans notre pays ». « Aussi de réfléchir avec les associations qui travaillent dans ces domaines, l’ensemble des acteurs, pour voir comment nous pouvons fédérer nos efforts pour faire régner encore la paix, insérer les dialogues sociaux pour le bien-être des enfants », ajoute M.Coulibaly qui conclut « on veut quand même que dans nos zones d’intervention, ce soit zéro cas d’enfants soldats ».
La précarité, l’une des causes
Selon Mohamed Abdallah Ag Mohamed, coordinateur de l’Association Vivre au Sahel (AVS), les causes de l’enrôlement des enfants par les groupes armés sont multiples. « Avec les sécheresses qui se succèdent, les conflits inter-communautaires, les ressources diminuent et ça crée le besoin chez les enfants qui se déplacent pour subvenir à ces besoins», indique-t-il. « un enfant, son utilisation ne peut que impacter la société », soutient le coordinateur qui rappelle que « depuis 10 ans, il n’y a pratiquement pas d’école dans beaucoup d’endroits ». Mohamed Abdallah Ag Mohamed demande de « rouvrir les écoles, pour occuper ces enfants ». « On peut dire qu’il y a eu de l’évolution. Avec les efforts des autorités, on sent qu’il y a beaucoup de groupes qui étaient actifs mais qui ne sont plus actifs », conclut-il.
Le directeur de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants est, de son côté optimiste, selon lui, des politiques sont en cours par l’État pour atténuer le phénomène.