Les cuisines du camp militaire de Samanko et de l’École de Police de Bamako sont désormais équipées de performants foyers à briquettes biocombustibles
Le charbon de bois et le bois de chauffe constituent 81% de la consommation énergétique de notre pays. L’utilisation de ces sources d’énergie contribue fortement à la dégradation du couvert végétal. Chaque année, le Mali perd environ 100.000 hectares de forêts en raison du déboisement sauvage. La solution à cette destruction massive des espèces de notre flore passe par la promotion de la biomasse. Le groupe « Yiriimex SA », société de droit malien en a fait son sacerdoce. Elle produit des briquettes combustibles à partir des déchets agricoles et des sous produits de l’industrie du bois (sciures, copeaux). Elle fabrique des foyers qui fonctionnent à base de ces briquettes.
Le dispositif est composé de fourneaux métalliques installés sur une plateforme en banco protégée par des briques cuites. Le soubassement est muni de cheminées. Il résiste à toutes les intempéries. Fruit de plusieurs années de recherche, le foyer « Yiriimex » permet une cuisson plus rapide des aliments. Il ne dégage pas de fumée nocive, ni de gaz carbonique, un gaz à effet de serre, dangereux pour la santé humaine.
Le foyer « Yiriimex » a enregistré des résultats satisfaisants dans la préparation de la nourriture des militaires du camp de Samanko. L’École de Police de Bamako l’a adopté à son tour. Les responsables de cette structure sont satisfaits de leur nouvel équipement de cuisine.
Ce dispositif soulage la peine des agents chargés de la restauration des policiers en formation. La fumée dégagée par le bois de chauffe leur causait des problèmes de santé. Ce danger est désormais écarté. Le foyer « Yiriimex » réduit à plus de 50% la consommation du bois et fait gagner énormément de temps pour la cuisson. En termes de statistiques, la consommation en bois de chauffe de l’École de Police atteint, par mois, en moyenne une dizaine de chargements de camions de dix tonnes.
Les foyers « Yiriimex », économise la moitié de cette quantité, car la combustibilité des briquettes biomasses est plus dense, ont constaté les responsables de l’Ecole de police.
Selon Oumar Diallo, Président-directeur général du groupe « Yiriimex », la consommation de 100 tonnes de briquettes combustibles protège 6 ha de forêts de la coupe sauvage et, séquestre 130 tonnes de CO2. Compte tenu du niveau de dégradation des ressources forestières qui fournissent l’essentiel de l’énergie pour les industries et les ménages, le Mali, durant ces dernières décennies, a initié à travers l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et l’électrification rurale (AMADER) diverses actions d’envergures aux niveaux local et national. Elles participent de la politique générale de lutte contre la pauvreté à travers des projets et programmes d’énergies renouvelables en faveur des populations rurales et périurbaines. L’approche développée par le gouvernement du Mali met un accent particulier sur l’utilisation de ces énergies renouvelables, notamment la biomasse.
En venant en appui à cette politique nationale énergétique, le groupe « Yiriimex » répond à l’insuffisance énergétique domestique dans notre pays, en substituant au charbon et au bois de chauffe une énergie renouvelable biocombustible, les briquettes combustibles biomasse. Grâce à la promotion de cette technologie, le groupe « Yiriimex » assure la production industrielle par l’approvisionnement régulier en briquettes et protége les forêts contre le déboisement sauvage.
Le groupe envisage de former et de convertir les producteurs de charbon en distributeurs de briquettes biocombustibles. Ce réseau vulgarisera la production et l’utilisation de ce combustible. Il va promouvoir le développement durable par la création d’emplois locaux. Il atténuera les effets du réchauffement climatique en impulsant la reforestation.
C. A. DIA
RDC : LA POLLUTION MINIERE EN PLEINE LUMIERE A LUBUMBASHI
« Dans cette rivière, les poissons ont disparu depuis des lustres, tués par les acides et les rejets des mines », dit Héritier Maloba en regardant les eaux troubles de la Katapula qui se déversent à ses pieds, en République démocratique du Congo (RDC). Cet affluent du fleuve Congo est l’un des principaux cours d’eau qui arrosent Lubumbashi, la deuxième ville du pays, où la pollution engendrée par des années d’exploitation minière se fait clairement sentir.
Pour M. Maloba, les parties de pêche de son enfance ne sont plus qu’un vague souvenir. Lubumbashi est l’ex-capitale de l’ancienne province du Katanga, dont les fabuleuses ressources en cuivre ont commencé à être exploitées dès la première moitié du XXe siècle, lors de la colonisation belge.
Totalement exsangue après des années d’incurie gouvernementale sous le régime du dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997) et la deuxième guerre du Congo (1998-2003), l’industrie minière congolaise a progressivement remonté la pente à partir de la fin de ce conflit dévastateur. De 2010 à 2014, elle a tiré la forte croissance économique enregistrée par la RDC au prix d’une dégradation notable de l’environnement.
Source : L’ Essor