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En toute vérité : Le Mali face à une guerre par procuration

La crise malienne, loin d’être réglée, perdure. Nous savons tous ses origines, les acteurs de l’ombre et à qui obéissent les prétendus groupes terroristes qui ne sont que des mercenaires. Nous savons tous également comment a fonctionné le scénario qui a permis à ces mercenaires de s’attaquer au Mali, avec quels moyens et soutiens. Ce qui s’y ajoute de nos jours, c’est la tentative de créer un conflit intercommunautaire pour aboutir à des bouleversements à la fois financiers, économiques et socioculturels qui empêcheront le Mali de retrouver la paix. Les retrouvailles entre Dogons et Peuls n’arrangent pas nos ennemis. Aussi, la main tendue d’Ibk n’effraie-t-elle pas ces acteurs de l’ombre ?

Lorsque le terrorisme est utilisé comme outil de politique étrangère par des Etats, cela s’appelle guerre par procuration. Personne ne s’intéresse au Mali parmi ces Etats impérialistes, mais plutôt à nos ressources minières et pour faire de notre pays leur base géostratégique. C’est pourquoi ils sont là et ne veulent pas repartir. L’occupation du Mali fait partie d’une stratégie globale de restructuration de la planète, pour des considérations économiques et géostratégiques au profit de l’Occident. Aussi, le remodelage du monde musulman est une idée ancienne qui a pris forme juste après la fin du bloc communiste, l’Amérique voulant immédiatement rentabiliser à son avantage la conjoncture favorable de l’ordre unipolaire à peine naissant. Dans un pays francophone comme le Mali, tout comme le Niger et le Burkina Faso, la France est placée au-devant de la scène pour faire le bon élève. Elle tirera son épingle du jeu de l’exploitation de notre sous-sol et de l’implantation ou du renforcement des entreprises françaises. L’Amérique garde pour son compte un fructueux marché des armes et munitions. Depuis la Maison blanche, le sort du Mali est scellé, confié au Qatar pour pistonner Iyad Aghaly et son poulain Ahmadou Koufa soutenus par ailleurs par Al-Qaïda avec la complicité de pays arabes amis de Washington. Et d’ailleurs, c’est pourquoi l’Algérie et la Mauritanie, épargnés par le printemps arabe, ne sont pas non plus dans le collimateur des assaillants qui en font leurs sites d’hébergement pour attaquer le Mali.

N’oublions pas que pour asseoir la suprématie américaine, l’invasion de l’Afghanistan (novembre 2001) et celle de l’Irak (20 mars 2003) ont été planifiées, sous de faux prétextes : l’une pour l’élimination de Ben Laden, et l’autre pour détruire les «armes de destruction massive» de Saddam Hussein.

L’invasion du Nord-Mali et plus tard les conflits au centre s’inscrivent dans cette logique bien ficelée jusqu’au dernier détail. Au Mali il ne s’agit pas de terrorisme mais de terrorisme d’Etat, les mercenaires employés pour ce dessein ne sont que des tentacules d’une même pieuvre, qu’ils prétendent agir au nom de l’Islam ou au nom de l’Azawad. D’ailleurs le journaliste algérien Ali El Hadj Tahar dans « Fruits rouges » a déclaré depuis déjà trois ans : « La crise malienne s’inscrit dans une vision géostratégique impérialiste avec une aire géographique précise et dont le but est la mainmise sur des ressources, l’extension et la domination mais aussi l’octroi de budgets faramineux aux entreprises du complexe militaro- industriel, entre autres. Il s’agit d’un mercenariat de groupes qui travaillent pour des forces étrangères. Dès lors qu’il tue et terrorise et viserait à instaurer une dictature fasciste, l’islamisme n’est donc pas une idéologie mais un crime, pour paraphraser Bertolt Brecht qui disait que le nazisme n’est pas une idéologie mais un crime. Elle s’articule sur des faits, mais aussi sur les données avancées dans de nombreux livres et études sur le terrorisme, essentiellement d’auteurs progressistes américains. C’est en partant du point de vue – démontré par plusieurs auteurs – que le terrorisme dit «islamiste» est, premièrement, une fabrication américaine qui ne sert que les intérêts occidentaux, avec le soutien et la bénédiction de supplétifs et, deuxièmement, que l’alliance qui a permis de faire sortir les Russes d’Afghanistan et de détruire le bloc communiste est non seulement en vigueur mais plus solide et puissante que jamais. Aujourd’hui, cette stratégie ne vise plus un seul pays mais plusieurs à la fois, depuis que les Printemps arabes ont enclenché le passage de ce plan impérialiste à une vitesse supérieure ».

Après avoir été amené par le FMI à une crise économique grave qui ne permettait même pas l’achat de munitions, le Mali est livré à une horde de mercenaires qui viendront conquérir le nord du pays et permettre à la France d’y venir jouer au cow-boy en engageant un budget de 630 millions d’euros dans l’opération Serval qui rappelle celle de l’opération Epervier au Tchad.

Comme l’opération Serval, l’opération Epervier a été déclenchée début février 1986 par la France pour soutenir le putschiste Hissène Habré après le franchissement du 16e parallèle par les forces armées libyennes venues soutenir Goukouni Oudëi, le président renversé en 1981. Depuis, les Français sont au Tchad… Et depuis l’opération Serval, les Français sont au Mali. Ils sont derrière tout le bordel qui se passe dans notre pays. Ils ne poursuivront pas le combat contre leurs amis terroristes, le terrorisme étant leur création. Ils ne permettront pas non plus que les Maliens se retrouvent. Ils sont sur leur programme de division du Mali. Ils ne soutiendront pas la main tendue d’Ibk. Ils tenteront de l’induire dans des erreurs ou de lui faire porter le chapeau de leur barbarie dans ce pays pour le conduire à l’échec.

Peuls et Dogons doivent comprendre qu’ils n’ont jamais été des ennemis mais plutôt des cousins, ils doivent baisser les armes et se dresser avec l’ensemble des Maliens contre les envahisseurs. Il y va de l’intérêt supérieur de notre paisible nation.

Mamadou DABO

 

Source:  Zénith Balé

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