Actualité oblige, notre propos portera sur l’amalgame entre trois dates : le 22 mars 1991, le 26 mars 1991 et le 22 mars 2012.
En effet, si le 22 mars 1991 communément appelé vendredi noir, requiert de la part de tous un devoir de mémoire à l’endroit de nos martyrs, il importe de s’insurger contre l’apologie du coup d’Etat du 22 mars. Comme vous pouvez le constater, des esprits malins s’amusent à nous faire croire que le 22 mars 2012 recèle une valeur positive en ce sens qu’il a mis fin à 20 ans d’échec, de démocratie en panne, de corruption et de tous les noms d’oiseaux. Certains vont jusqu’à demander la libération du criminel de Kati, Amadou Haya Sanogo, assassin présumé de ses camarades d’armes, mais surtout le putschiste sans vergogne qui a incontestablement plongé notre pays dans un recul considérable. Il y a lieu d’ailleurs d’attirer l’attention des autorités et des défenseurs de droits humains sur le fait que le coup d’Etat est un crime imprescriptible et que quiconque s’adonne à en faire l’apologie doit être puni par la loi. Nous nous devons de respecter et de faire respecter notre constitution au lieu de laisser des inconscients et des insouciants vilipender notre démocratie acquise dans le sang. Cela n’honore pas les martyrs de mars 1991, cela ne nous honore pas.
En outre, il est à préciser que le 26 mars 1991 représente l’achèvement de l’insurrection populaire, pour ne pas dire la révolution populaire pour le pluralisme politique et l’amélioration des conditions de vie et de travail des Maliens. Ce jour là, des patriotes au sein de l’armée, notamment Amadou Toumani Touré et ses compagnons d’armes, ont répondu favorablement à l’appel d’un peuple méprisé et martyrisé, traqué jusqu’au cimetière et dans les hôpitaux qui débordaient de blessés et de cadavres. Mais le 22 mars 2012, ce sont des soldats fuyant les combats qui destituaient un président en fin de mandat et s’adonnaient au vol et au brigandage dans les rues de Bamako et Kati, tout en décimant la hiérarchie militaire en période de guerre. Il faut être cynique et apatride pour s’orienter vers une telle forfaiture. Il faut également être un malfrat pour oser soutenir les coupables d’une telle abomination.
Mamadou DABO
source : Zénith Balé