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En soutien à un activiste panafricain, des internautes brûlent des billets de francs CFA

L’activiste panafricain radical Kemi Seba a été arrêté vendredi 25 août au Sénégal. Une semaine auparavant, il avait brûlé un billet de 5 000 Francs CFA devant les caméras, estimant qu’il s’agissait d’un outil “injuste économiquement”. Pour demander sa libération, des internautes ont également mis en scène la destruction de la monnaie.

Kemi Seba boycotter billet franc cfa

Kemi Seba est franco-béninois, et vit à Dakar. Président de l’ONG Urgences Panafricaines, c’est une figure du radicalisme noir et adepte de la souveraineté africaine. Ses propos souvent provocateurs, des actions violentes et sa tendance à graviter autour des groupuscules d’extrême droite antisémites lui ont valu d’être accusé de prises de positions racistes. Il est très contesté en France, où plusieurs de ses organisations ont été dissoutes dans les années 2000. Critiqué également en Afrique, il y jouit néanmoins d’une certaine popularité.

https://www.youtube.com/watch?v=78iNbUraaWI

Le 19 août dernier, il avait organisé un rassemblement “contre la Françafrique” sur la place de l’Obélisque, à Dakar, lors duquel il avait publiquement brûlé un billet de 5 000 Francs CFA, soit environ 7,60 euros. Il s’était alors exclamé :

Au 21ème siècle, normalement, chaque peuple a le droit de posséder sa propre monnaie, et de décider de son propre avenir politique. Mais aucun avenir ne peut se décider sans la maitrise de son économie. Nous avons des forces exogènes, en l’occurrence la Banque de France, qui a le droit de dire si oui ou non elle est d’accord avec les décisions que nous prenons. Cela montre que nous avons une monnaie qui est caduque, qui est une monnaie de servitude, d’esclavagisme, et de soumission. Le symbole recherché en brûlant ce billet, même si nous ne sommes pas riches, mieux veut vivre la liberté dans l’incertitude que l’esclavage dans l’allégresse et l’opulence.

 

Vendredi 25 août, Kemi Seba a été arrêté à son domicile de Dakar par la Division des Investigations Criminelles (DIC) de la police sénégalaise. La veille, il avait confirmé que la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest avait porté plainte contre lui pour destruction du billet. II sera jugé mardi 29 août par le tribunal des flagrants délits.


Des soutiens… et quelques critiques

Depuis l’annonce de son arrestation, plusieurs internautes postent des photos où ils détruisent eux même des billets de Francs CFA – ou font mine de le faire – sous le hashtag #LibérezKemiSeba. Certains, n’ayant pas les moyens de le faire, utilisent des photomontages ou l’humour.

D’autres, plus critiques, ont parodié ce geste, qu’ils disent parfois ne pas bien comprendre.

Que dit la loi au Sénégal ?

L’article 411 du code pénal sénégalais prévoit que “quiconque aura volontairement brûlé ou détruit, d’une manière quelconque, des billets, […] effets de commerce ou de banque, contenant ou opérant obligation, (…) Si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera d’un emprisonnement de cinq ans à dix ans”.

Cependant, en France, comme nous l’expliquions dans cet article, la loi qui punissait le fait de détruire un billet a été abrogée en 1994. Selon le blogueur spécialiste du droit bancaire, Aurelien Aucher, détruire ou détériorer un billet n’est pas illégal car il appartient à son porteur.

Le franc CFA a récemment été critiqué, notamment par plusieurs responsables politiques africains, comme le président tchadien Idriss Deby, mais aussi par des économistes, qui estiment qu’il freine le développement des pays qui l’utilisent. Début août, l’ancien ministre togolais Kako Bubukpo qualifiait cette monnaie “d’outil de servitude volontaire”et estimait notamment que cette monnaie, arrimée à l’euro, était responsable du déficit des balances commerciales de la plupart des pays africains.

 Par  http://observers.france24.com/fr

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