Depuis Jacques Chirac en 1997, c’est la première visite d’Etat d’un président français en Roumanie.
Presque 20 ans plus tard, François Hollande était à Bucarest ce mardi 13 septembre, dans un pays très francophile pour renforcer les liens économiques entre les deux pays. Le président français a inauguré dans l’après-midi l’usine d’Airbus Helicopters à Brasov. A deux jours du sommet européen de Bratislava, sans le Royaume-Uni, et alors que l’Europe cherche à trouver un second souffle après l’annonce du Brexit, François Hollande avait aussi d’autres idées en tête. Le président français a aussi plaidé pour le renforcement d’une Europe de la défense et de la sécurité.
Avec notre envoyée spéciale à Bucarest, Anastasia Becchio
François Hollande a profité de sa visite au groupe Airbus Helicopters à Brasov, dans le centre du pays, pour insister sur la nécessité pour l’Europe d’avoir une coopération en matière de défense. Le président y a inauguré une nouvelle usine qui assemblera le H215, une évolution du Super Puma.
Pour l’instant, les hangars sont vides, en attendant les premières commandes, mais pour le président français, cela illustre « la volonté de contribuer à construire une industrie européenne de la défense ».
« Si l’on veut que l’Europe puisse parler fort, et il y a besoin que l’Europe se fasse entendre avec ce qui se produit à l’est, au sud, avec les enjeux, les menaces, le terrorisme et les guerres qui l’alimentent, si nous voulons que l’Europe puisse peser sur le destin du monde et pas seulement subir et parfois à cause d’elle un certain nombre d’épreuves -je pense à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne- alors il faut que l’Europe puisse avoir une défense. Bien sûr dans le cadre de l’alliance atlantique, bien sûr avec notre partenaire américain, notre allié. Mais nous devons nous-mêmes porter des enjeux de défense : protéger nos frontières, assurer notre propre sécurité, lutter contre le terrorisme. Et aussi avoir des matériels qui puissent correspondre à nos besoins et que nous puissions fabriquer ensemble », a-t-il déclaré devant la communauté française.
Ce thème, François Hollande veut le porter lors du sommet de Bratislava, vendredi, un sommet informel pour décider des orientations que devra prendre l’Europe sans les Britanniques.
Paris et Bucarest sur la même ligne
La Roumanie, très europhile, fait en quelque sorte figure de pont entre l’Est et l’Ouest : « Nous avons les mêmes priorités : protéger les Européens, sécuriser et contrôler les frontières de l’Union européenne », a expliqué François Hollande mardi matin aux côtés de son homologue Klaus Iohannis, saluant au passage la mise en œuvre en Roumanie du PNR, le système d’échange de données sur les voyageurs aériens en Europe, un point essentiel, selon lui, dans la lutte contre le terrorisme.
Côté roumain, on peut noter un motif de satisfaction : la France soutient Bucarest dans sa volonté d’adhérer à l’espace Schengen, du moins pour ce qui concerne les aéroports. Mais cette question hautement sensible devra être décidée par tous les pays membres.
Mard soir, François Hollande participait au dîner officiel au palais présidentiel sur la colline de Cotroceni, là même où il avait été reçu le matin avec tous les honneurs pour une visite placée sous le signe de l’entente et de l’amitié.
Source: RFI
