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En prélude au sommet Afrique France : Bamako fait peau neuve

C’est de la lapalissade de dire que Bamako fait sa mue, tellement cela saute aux yeux. Certes, la ville des 3 caïmans n’a pas encore atteint le standing de certaines grandes métropoles africaines comme Abidjan, Dakar, Tripoli, Le Caire, Johannesburg, etc. mais la capitale malienne a fière allure ces derniers temps. La ville s’est complètement métamorphosée à quarante-cinq jours du sommet Afrique-France prévu les 13 et 14 janvier 2017. Justement, c’est la tenue de ce 27è sommet du genre qui semble impulser cette dynamique d’embellissement de Bamako. De l’opération ” Ami Kane “, du nom de la Gouverneure du District, à l’opération ” Bozo ” de la Première Dame, Kéïta Aminata Maïga, en passant par les travaux d’entretien routier, tout est mis en œuvre pour rendre Bamako plus coquette que jamais, comme pour annoncer que la capitale dit aux hôtes d’Afrique et de France : ” Aw bissimilah !”.

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Les grandes compétitions de sport comme la Coupe  du monde et la Coupe d’Afrique des Nations de football sont pour les pays en développement ce que constituent les Jeux d’hiver et les Jeux olympiques pour les villes hôtes, à savoir de véritables projets de développement socioéconomique (notamment en termes d’infrastructures) et d’embellissement des cités. Il en est de même de certaines rencontres internationales de par leur nature, à l’image du sommet Afrique-France ou France-Afrique.

Après 2005 (3-4 décembre), le Mali abrite pour la deuxième fois cette conférence de très haut niveau qui regroupe autour du président français du moment les chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique pour parler des relations entre l’Hexagone et le continent noir. Et pour la deuxième fois, c’est Bamako qui va accueillir les hôtes français et africains. Ainsi décidé, tout porte à croire que les autorités profitent de l’aubaine pour donner une peau neuve à la Ville des 3 caïmans.

Aussi, des actes et actions comme l’opération de déguerpissement des voies publiques, les travaux de revêtement des artères principales et la récente opération d’assainissement des berges du fleuve Niger, rentrent-ils dans ce cadre.

Bamako respire

De tous les temps, l’engorgement constitue le vrai problème à Bamako. Les voies publiques sont obstruées par une occupation anarchique par des voitures stationnées, des vendeurs ambulants et commerçants, des artisans de toutes les catégories, bref des travailleurs du secteur informel.

Les espaces publics ne connaissent pas un sort meilleur. Ils sont envahis d’occupants illégaux ou tout simplement inondés d’ordures. Même quand les artères furent agrandies et aménagées au fil de l’urbanisation de la ville, le fléau est demeuré. Les régimes viennent, ils répriment, ils passent sans que Bamako change réellement au plan de l’hygiène et de l’assainissement du fait de l’incivisme, de l’entêtement et du mauvais comportement de ses habitants. Toutes les tentatives de déguerpissement des occupants anarchiques de Bamako sont demeurées sans suite. Et la ville en pâtit, de même que les usagers des voies publiques et les paisibles citoyens.

Mais dorénavant, ce problème est tout comme définitivement résolu, et cela depuis la nomination d’Ami Kane comme Gouverneure du district de Bamako, le 1er juin 2016.

En effet, aussitôt promue à la tête de l’exécutif de la capitale, la “Dame de fer” de la police a engagé une vigoureuse opération de libération des voies publiques encombrées par des installations anarchiques.

C’est le 21 juillet 2016 que l’opération de déguerpissement a été lancée par Ami Kane, elle-même en personne. Comme un commandant de troupes au front, elle donne ordres et consignes à l’équipe d’engins lourds mobilisés pour détruire les équipements encombrants. Beaucoup de Bamakois ne croyaient pas à l’aboutissement de cette énième opération en raison de l’échec cuisant de précédentes opérations similaires qui ne sont pas allées à leur terme. Mais avec Ami Kane, partout où ont pu passer les bulldozers, la casse a été totale.

Après une diligente campagne d’information et de sensibilisation menée auprès des notabilités coutumières et religieuses, des associations de jeunesse et de femmes, des opérateurs économiques concernés, la Gouverneur est vite passée aux actes. Très rapidement, les Bamakois se sont rendu compte que le 13è chef de l’exécutif de la capitale  est déterminée  à raser sans ménagement boutiques de fortune, kiosques, étals et autres hangars illégalement érigés sur les voies publiques.

Résultat : en deux petites semaines, les avenues et le centre-ville ont été débarrassés de nombreuses installations anarchiques. Les jours et mois suivants, toutes les communes ont été programmées et rasées à tour de rôle.

Aujourd’hui, les Bamakois respirent à grande bouffée d’oxygène, ils circulent librement sur des voies entièrement dégagées. Pour le bonheur de tous les habitants et pour la belle image de la capitale à un mois et demi du sommet Afrique-France.

Le bitume coule et ça roule…

L’organisation de cet important sommet à Bamako justifie également sans doute l’intensification des travaux d’entretien routier dans le District. Initiés par le ministère de l’Equipement, des transports et du désenclavement, ces travaux contribuent à faciliter la circulation sur les principales artères et améliorer le cadre de vie des populations. Mais aussi et surtout à embellir la cité des 3 caïmans.

Aujourd’hui, le goudron a coulé sur la quasi-totalité des artères de Bamako, des plus grandes aux plus petites. Le projet s’étend même dans les rues de certains quartiers. On voit fréquemment à travers la ville des panneaux de signalisation “Route barrée” ou“déviation” à cause des travaux de bitumage des voies.

Ces travaux participent non seulement à l’embellissement de la ville, mais aussi à l’amélioration du trafic urbain. Ils s’inscrivent, selon les initiateurs, dans le cadre d’un vaste programme de   réhabilitation du système de drainage  dans la ville dans la perspective du sommet Afrique-France.

Le marché est confié à l’Agence d’exécution des travaux d’entretien routier (Ageroute) et exécuté  à travers des conventions de maîtrise d’ouvrage déléguée.

Entre autres travaux, il y a l’entretien de trois axes importants du District : la section urbaine de la RN27 reliant Gabriel Touré à la limite du District à Boulkassoumbougou sur un linéaire de 7000 ml ; la voie reliant le pont du quartier Mali au pont de Kalaban-Coro sur un linéaire de 7000 ml ; et la voie reliant l’Ina au Rond-point Général Soumaré sur un linéaire de 3800 ml. Il y a aussi, les travaux d’entretien appelés Programme de renforcement  des routes dans les six communes du district de Bamako. Il s’agit  de travaux relativement lourds tels que les reprises de chaussées,  la reconstruction de caniveaux, les rechargements d’accotements les bouchages de nid de poules, bref des renforcements  d’une vingtaine de voies dans les six communes du District. Ce lifting va permettre la remise à niveau les voies concernées, fluidifier le trafic et renforcer la sécurité routière dans le district de Bamako.

Viennent ensuite les travaux d’entretien courant rive droite et rive gauche du district de Bamako. Il s’agit  là, de  taches d’entretien courant qui ont trait à des réparations de dégradations sur les routes en terre ou routes non revêtues, les routes revêtues, les dépendances et les systèmes d’assainissement, les ouvrages d’art, les équipements routiers ou de régulation de trafic.

Citons enfin les travaux d’entretien courant par la méthode Himo (Haute intensité de main d’œuvre). Ces travaux qui consistent essentiellement au rechargement partiel des accotements, au curage des caniveaux et collecteurs, au débroussaillement  et à la réparation de certains ouvrages  sont financés à hauteur de 14 milliards Fcfa sur trois exercices budgétaires.

La réalisation des  différents projets et programmes en cours  dans le district de Bamako permettra à l’horizon 2016-2017 de présenter un  réseau routier rénové, offrant plus de commodités et sécurité  pour les usagers.

Bozos, sauvons le Niger !

Le sommet Afrique-France est, à tous points de vue, une véritable opportunité de développement de la ville de Bamako. C’est ainsi que le Comité national d’organisation du sommet Afrique-France (Cnosaf) lui-même vient d’initier l’opération “bozo”, basée sur une approche originale impliquant en premier lieu les exploitants directs du fleuve. La cérémonie de lancement de l’opération s’est déroulée le 26 novembre dernier, sur l’esplanade du Palais de la culture Amadou Hampâté Bah, sous la présidence de la Première dame, Mme Keïta Aminata Maïga, en présence du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Keïta Aïda M’Bo, de ses collègues de l’Energie et de l’Eau Malick Alhousseiny ; de l’Elevage et de la Pêche, Nango Dembélé ; de l’ambassadrice de France au Mali, Evelyne Decors, du président du Cnosaf, Abdoullah Coulibaly et des autorités politiques, administratives et coutumières du district de Bamako.

Le Cnosaf est parti d’un constat simple, mais très pertinent. En effet, le fleuve Niger est une véritable sève nourricière, qui joue un rôle de pilier du développement socio-économique. Mais ce fleuve se meurt peu à peu, sous l’effet des multiples agressions dont il fait l’objet du fait des actions de l’homme. Cette tendance est dangereuse pour l’agriculture et la pêche, ainsi que pour toutes les autres activités socio-économiques liées à ce cours d’eau. On peut même dire qu’il est impossible d’imaginer le Mali sans le fleuve Niger. Tant ce fleuve est essentiel pour les Maliens. Il s’avère donc indispensable d’entreprendre des actions pour assurer sa pérennité. Le Cnosaf l’a compris.

L’opération “bozo” porte sur la formation et l’équipement de jeunes volontaires recrutés au sein du collectif national des organisations professionnelles de la filière poisson, des campements de pêcheurs et des quartiers riverains du fleuve. Une première vague de 200 personnes sur 400 au total, ont été formés avec le concours de l’Autorité du Bassin du Fleuve Niger (Abfn), aux techniques de nettoyage des rives du fleuve, à la sensibilisation pour un changement de comportement pour la sauvegarde du fleuve. Les bénéficiaires ont appris aussi le secourisme, la citoyenneté et le civisme, mais aussi et surtout, la notion du cadre de collaboration entre populations civiles et services de sécurité.

Armés de ces compétences, ces jeunes se lancent à l’assaut des berges du fleuve. Ils sont dotés de moyens logistiques (pirogues munis de moteurs hors bord) et équipés de matériels d’assainissement (brouettes, râteaux, balais, etc.) et d’accessoires de navigation (gilets de sauvetage et filets de pêche). Au-delà des opérations de déguerpissement et de sauvetage du Fleuve Niger et de bitumage des artères, voies et rues, plusieurs autres actions d’embellissement et/ou de développement de la capitale malienne sont en cours ou en perspectives.

Au rythme où vont les choses, on est tenté de dire que si le sommet Afrique-France n’existait pas, il aurait fallu le créer, rien que pour Bamako.

                Réalisé par la Rédaction

Source : Aujourd’hui-Mali

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