Au summum, le problème de l’insécurité a germé de nombreux déplacements des habitants de pas mal de circonscriptions administratives au centre du pays. Hommes comme femmes, ces paisibles citoyens sont victimes de rapts, de tortures, d’harcèlements physiques et même des assassinats terroristes. Qualifiés de terreur, ces actes se passent sous le regard impuissant de l’État du Mali, apparemment incapable de faire face au problème humanitaire. Ces personnes qui énoncent avoir fui du pire à Boulkessy, une localité du centre du pays pour se réfugier dans la capitale malienne (Bamako) sont butées à toute sorte de problème. Venus de leur village depuis environ deux ans aujourd’hui, les réfugiés installés à Kalaban-Coro-Koulouba crient au secours. Selon leur porte-parole Hamidou Maiga, « nous avons quitté dans le cercle de Douentza, et précisément dans la localité de Boulkessy. Petit à petit, nous sommes venus de cette localité pour nous installer dans le marché à bétail(Grabale) de Tiebani ».D’après lui, les déplacés internes installés au ’’Grabale’’ de Tiébani étaient estimés à plus de 300 personnes. Malgré cet effectif, dit-il, nous ne trouvons aucune aide venant des personnes. C’est pour cette raison que les gens ont d’ailleurs quitté cet endroit pour Kalaban-Coro-Koulouba, explique Maiga. « Cela fait un mois maintenant que nous sommes à Kalaban-Coro-Koulouba. Nous sommes installés à côté d’un tas d’ordures, près de la mosquée de l’imam Diakité », souligne le porte-parole Hamidou. À ses dires, des vieux âgés de 60 ans sont parmi eux, de même que les vieilles de 50 ans. Les enfants qui ont moins de 10 ans sont aussi nombreux. Il y a des femmes enceintes parmi eux. Selon l’intervenant, ces hommes et ces femmes dorment nuit et jour sous des hangars non couverts. « Dans un espace réservé pour construction du marché, les gens ont aménagé des hangars qu’ils n’ont pas commencé à utiliser. Ce sont ces hangars qui nous servent, selon M. Maiga, d’habitations en ce moment ». Ces déplacés ont été présentés au chef du village, au maire de la commune, et à l’imam de la mosquée proche du lieu. Mais après tout cela, Hamidou Maiga déplore le fait qu’ils n’ont même pas de toilette pour se soulager. Pourtant, les autorités étaient bien là pour s’enquérir des conditions de vie de ces derniers. « Les autorités nous ont rendu visite. Nous avons aussi reçu la visite d’une délégation de la gendarmerie. En plus, poursuite Maiga, nous avons formé une délégation qui a rencontré le maire de Kalaban-Coro-Koulouba ».
Mais nous attendons en vain l’aide des autorités. Ce sont les habitants proches de nous qui nous viennent en aide à travers des nourritures préparées et des anciens habits à porter. Les femmes sont obligées d’aller à la mosquée pour l’usage de toilette et pour prendre de l’eau à consommer. De nos jours, indique le porte-parole, les femmes enceintes vivant dans cette condition sont au nombre de cinq(5).Et de déclarer qu’ils sont estimés à près de 200 personnes. À cause du manque de nourriture, certains sont devenus des mendiants, et passent donc le clair de leur temps dans la mendicité, ajoute Maiga. Le drame, c’est que ces personnes sont toutes des peuls (une ethnie du pays) et ne savent pas faire autre job que l’élevage. « Nous demandons de l’aide à tout le monde. Nous avons besoin de nourritures et d’endroit où nous pouvons vivre avec nos femmes et nos enfants », lance Maiga.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS