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“En Centrafrique, il n’y a pas que la guerre !”

De célèbres chanteurs et musiciens africains ont participé, lundi à Paris, à un concert de solidarité en l’honneur de la Centrafrique. L’occasion de donner une image plus festive du pays, en proie au chaos depuis plusieurs mois.

Youssou NDour artiste senegalais chanteur visite centrafrique bangui dakar

“Vous l’ignorez peut-être mais, en Centrafrique, il n’y a pas que la guerre”, lance la chanteuse Idylle Mamba, depuis la scène du Théâtre de la Ville. Dans la salle parisienne s’est tenu, lundi 10 août, un concert de solidarité exceptionnel pour la Centrafrique, en proie depuis plusieurs mois à des violences confessionnelles. Dans ce pays, “il y a surtout la danse et la musique”, rappelle l’artiste centrafricaine. Une culture aujourd’hui en danger, à laquelle sont venues porter secours des célébrités originaires de République démocratique du Congo, d’Angola, du Mali ou encore du Sénégal.

Un public survolté et de larges sourires, ici on ne se laisse pas abattre, même si la crise centrafricaine est sur toutes les lèvres. “On a le même papa, la même maman, ton frère est musulman, l’autre est catholique, et après on se massacre…”, schématise l’artiste congolais So Kalmery. Avant d’aviser : “Il faut réfléchir”.

“Il y en a qui connaissent les engrenages qui mènent à la guerre, il faut bloquer ces gens-là”, estime, sous un flot d’applaudissements, l’Angolais Bonga, avant d’entonner une reprise de “Saudade”, le célèbre titre de Cesaria Evora. Star de la soirée, le chanteur sénégalais Youssou N’ Dour a lui chanté “One Africa”, un titre spécialement enregistré pour la paix en Centrafrique.

“La culture, c’est ce qui réconcilie un peuple”

Si ces artistes africains ont répondu au pied levé à l’appel pour cette mobilisation en chanson c’est, d’une part, dans le but de récolter des fonds pour la réhabilitation du centre culturel de Bangui, la capitale. Ce centre a été en partie détruit dans la nuit du 25 au 26 mars 2013, c’est-à-dire au lendemain du coup d’État mené par la Séléka, l’ex-mouvement rebelle musulman. Vincent Mambachaka, le directeur du centre, était présent cette nuit-là. “Les casseurs de la Séléka sont entrés et ont tout saccagé, raconte-t-il à FRANCE 24. Des jeunes ont essayé de les stopper mais je leur ai dit de ne pas s’interposer car le plus important, c’est de rester en vie, comme cela on peut reconstruire.”

La détérioration du lieu a été un symbole fort, explique le chanteur So Kalmery à FRANCE 24 : “Un centre culturel, c’est ce qui tient un pays, c’est un outil qui fait qu’un peuple se réconcilie. De plus, la culture c’est tout ce qu’il nous reste en Afrique pour rassembler les gens”.

“On se focalise trop sur les violences”

D’autre part, l’organisation de ce concert, intitulé “Le temps de l’Ubuntu”, terme signifiant à la fois “partage”, “interdépendance” et “solidarité”, sert à mettre en lumière les initiatives positives en Centrafrique. “Dans les médias, on se focalise trop sur les violences et la haine. Pourtant, il y a aussi des jeunes, des associations qui protègent des communautés, expose So Kalmery. Pourquoi ne parle-t-on pas des chrétiens qui hébergent des musulmans pour les protéger, et vice-versa ?”

Une vision partagée par Youssou N’Dour : “L’image de l’Afrique que l’on montre en Occident, cela fait mal…” déplore-t-il.

Dans son coin, la Centrafricaine Idylle Mamba, qui vit au Cameroun depuis sept ans, tente d’envisager des remèdes concrets à la crise. “On a besoin d’un développement réel et durable, d’écoles, d’entreprises, d’emploi”, énumère-t-elle à FRANCE 24, tout en arborant un sourire confiant : “Cela ne peut pas aller plus mal de toute façon”.
SOURCE / FRANCE24

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