La musique fait partie des industries créatives africaines suscitant le plus d’attentes, notamment à cause de la taille potentielle du marché du streaming. Avec la pénétration du haut débit, les entreprises du marché africain commencent à afficher des chiffres encourageants en termes d’utilisateurs et de revenus.
En Afrique, le streaming musical génèrera quatre à cinq fois plus de revenus en 2025 qu’il ne l’a fait en 2017. C’est ce que prédit le rapport « Unlocking Opportunities for the Youth in The Orange Economy : Music in Africa », publié par la Banque Mondiale en septembre 2021.
« Les revenus du streaming musical devraient atteindre 271 millions $ en 2021 avec un taux de croissance annuel de 16,11 % qui permettra au marché de générer 493 millions $ en 2025 », prédit le document.
En 2017, le streaming musical avait généré 89,39 millions $. Les chiffres prédits par la Banque Mondiale pourraient changer, mais les ordres de grandeurs sont corroborés par les données actualisées de la plateforme Statista qui confirme qu’à l’horizon 2025, le streaming musical génèrera en Afrique entre 4 et 5 fois plus de revenus qu’en 2017. La croissance du secteur au plan continental sera notamment tractée par le Nigeria.
« Une comparaison entre pays du secteur montre que le Nigéria est en tête. Le pays a généré 90 millions $ de revenus en 2020. Une grande partie de ces revenus peut être attribuée à la montée en popularité de genres musicaux comme l’afrobeat », explique la Banque Mondiale. Malgré tout, le plus intéressant avec les revenus du streaming musical au Nigeria, et plus globalement en Afrique, c’est qu’une légère augmentation de la pénétration du secteur conduit à une importante hausse des revenus générés.
Le Nigeria, par exemple, a affiché 90 millions $ de revenus avec une pénétration du secteur sensiblement inférieure à 3%. Le continent tout entier à généré 271 millions $ de revenus avec seulement 2,6% de pénétration du secteur. En 2025, année durant laquelle les revenus sont censés passer à 493 millions $, le taux de pénétration du streaming musical attendu est de 4%. Autrement dit, avec seulement 1,4% de pénétration du secteur en plus, il génère près de 222 millions $ de revenus supplémentaires.
Il faut préciser que la pénétration du streaming musical est intrinsèquement liée à celle de l’internet sur le continent. L’information devrait intéresser les acteurs du secteur africain du streaming qui, dans les prochaines semaines, devraient discuter du rôle des fournisseurs d’accès internet dans la croissance de leur marché.
Servan Ahougnon
Source : Agence Ecofin