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Emplois des jeunes : Ben Kattra l’incompris !

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a fait face à des attaques de jeunes frustrés d’être encore au chômage. Pourtant, le bras-de-fer se situe à un autre niveau s’il faut faire un bilan des 10 mois du ministre Kattra, reconduit à deux reprises.

De retour après cinq jours à l’intérieur du pays, Maouloud Ben Kattra a été au cœur des débats. En cause, des jeunes qui désavouaient les chiffres avancés pour l’atteinte prochaine des 200 000 emplois.

Tout est parti d’une altercation surprise en Commune II. Alors que le ministre y présidait une activité, il a été pris à parti par des jeunes qui l’ont traité de tous les noms d’oiseaux. Situation qui n’a point surpris celui qui a géré la formation professionnelle et a été habitué aux contestations sociales.

Ils ont oublié que le ministre avait dévoilé son plan d’actions lors d’un déjeuner de presse à l’hôtel Maeva de Bamako. On était en juillet et il avait 3 mois au département où un certain Mahamane Baby a fait pas moins de 3 ans. S’il est vrai que l’Etat est une continuité, il aurait été indiqué de s’expliquer avec son prédécesseur qu’on ne voyait plus quitter l’équipe gouvernementale.

Il est important de préciser que Maouloud Ben Kattra est arrivé dans un contexte bien précis : celui du gouvernement de mission. Autrement dit, promouvoir les acquis du pouvoir à la veille de la présidentielle de juillet. Loin de faire la chasse aux sorcières ou compromettre son prédécesseur, désormais diplomate aux USA, c’est le caractère transversal de l’emploi qui a fait l’objet d’une attention particulière par lui, d’où la mutualisation des efforts de tous les acteurs.

Le partenariat public-privé a été une priorité pour Maouloud Ben Kattra, afin d’atteindre l’objectif de créations des 200 000 emplois à l’horizon 2018.

Il a fait le point à travers les récentes rencontres avec les autorités des structures du département (ANPE-Apej…), les partenaires sociaux et autres acteurs concernés, évoquant l’organisation de deux ateliers (les 8 et 22 mai) pour prendre en compte les besoins et préoccupations de l’heure.

Ainsi, M. Kattra et son staff se sont engagés dans la dynamisation des rencontres trimestrielles des points focaux-emploi des institutions de la République et départements ministériels pour développer l’impact du Centre d’incubation d’entreprises de l’IER et pouvoir mettre en place un comité de suivi des réalisations du plan d’action.

Une priorité non des moindre a été l’instauration d’un cadre de concertation périodique entre les partenaires sociaux et les structures du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour favoriser les créations d’emplois et sécuriser les emplois existants.
Pour rappel, il a maintes fois dit que sa mission n’est pas de créer d’emploi mais de réunir les conditions de création. Maouloud Ben Kattra envisageait des assises nationales sur la problématique de l’emploi, notamment celui des jeunes.

Ce fut l’occasion lors des 10es Journées emploi-jeunes où tout a été passé au peigne fin. Loin d’être porté sur Bamako et ses environs, la feuille de route de son cabinet allant de 2017 à 2018 a intégré le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) qui met en avant les filières porteuses. Autrement dit, le monde rural et l’artisanat d’où les missions à l’intérieur du pays.

Le coût total du plan d’actions que propose Kattra s’élève à 9 381 151 000 F CFA. A la date du 31 décembre 2017, pas moins de 8 753 151 000 F CFA étaient disponibles et le département recherchait 628 millions de F CFA pour boucler l’attente finale des objectifs prévus depuis 2013.

Présentement, l’atteinte des 200 000 emplois dépasse les 90 %. C’est donc pour dire que sa reconduction n’est pas fortuite, car si Maouloud Ben Kattra était celui mis en avant par les jeunes frondeurs, il aurait été purement et simplement remercié.

D’autre part, il n’est pas exclu que ce soit un cabale politicienne afin de déstabiliser le pouvoir. Sachant que les 200 000 emplois sont une promesse phare du président Ibrahim Boubacar Kéita, tous les moyens sont bons pour le discréditer. On ne va pas non plus dire que son régime a fait du 100 %. Enfin, les jeunes devront savoir que l’emploi n’est pas qu’affaire d’administration publique. L’initiative privée est la voie indiquée bien que les concours d’entrée se sont tenus ces derniers mois au vu et su de tous.

N’oublions pas aussi les emplois indirects parfois conséquences de la création d’un emploi principal. Comme pour dire que cette problématique est d’ordre transversal et mérite de savoir raison garder.

Idrissa Keïta

 

Source: Le Point

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