En marge de la 8e édition du CEO-Talk du Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest, le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) s’est adressé aux jeunes sur l’employabilité. A ces derniers, le patron du secteur privé malien conseille d’apprendre plutôt les filières métiers pour éviter de perdurer au chômage.
Les résultats du dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) indiquent que sur une population de 22 millions 395 485 habitants, l’âge moyen est de 21,4 ans, soit une population malienne majoritairement jeune.
Des constats, il ressort également que la frange juvénile est durement touchée par le chômage. Si l’Etat crée peu d’emplois par rapport à la forte demande, les acteurs du secteur privé affirment que l’entrepreneuriat peut contribuer à réduire le taux de chômage surtout lorsque les autorités étatiques créent un cadre propice au développement des affaires. “Il faut un Etat visionnaire, fort qui respecte les règles et les lois et qui les fait respecter”, insiste Mossadeck Bally.
Pour le président du Patronat du Mali, le chômage des jeunes Maliens n’est pas une fatalité. A l’en croire, un grand nombre de jeunes s’en sortiront s’ils font un choix judicieux de parcours académique. “Dans notre contexte actuel, les filières telles que le marketing, la sociologie, la géographie, l’histoire n’apportent pas grand-chose. On étudie tout cela pour ensuite devenir des chômeurs”, dénonce-t-il. Et de suggérer les filières qui lui semblent être beaucoup plus porteuses : “Il faut étudier les filières métiers. C’est-à-dire apprendre à être maçon, électricien, plombier, technicien agricole, etc.”
Homme d’affaires de renom à la tête d’un groupe qui emploie, à ses dires 4000 personnes, Mossadeck Bally est aussi convaincu que le Mali a beaucoup à gagner dans l’agro-industrie que dans les sociétés extractives qui ne “laisseraient que des désastres écologiques”.
“On a tout pour réussir dans notre pays. On a 43 millions de km de terre arable. L’avenir du pays se trouve dans l’agro-industrie”, assène celui qui croit que le Mali peut devenir une terre nourricière pour bon nombre de pays au regard de l’étendue de son territoire cultivable.
D’où son indignation face à l’importation massive de certains produits alimentaires : “Le premier dossier que le nouveau ministre de tutelle a eu à gérer était de voir avec la Chambre de commerce et d’industrie comment importer 100 000 tonnes de sucre exonérées. C’est inconcevable que 62 ans après l’indépendance, nous continuions à importer autant de sucre malgré l’étendue de notre terre”.
A Cissouma
Mali Tribune