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Emploi et formation professionnelle : LA CADENCE EST BONNE

La mise en œuvre de projets ambitieux en faveur de diverses catégories de jeunes laisse bien augurer de l’atteinte des objectifs fixés pour 2018

Mahamane Baby ministre emploi formation professionnelleLes chiffres sont incontestablement encourageants. Il ressort en effet des statistiques collectées auprès de la direction nationale du Travail et de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) que durant le premier trimestre 2015, 6065 emplois ont été créés dans le secteur formel contre 6650 pour la même période en 2014. Ces emplois sont répartis entre 3749 (61, 81% du total) emplois à contrat à durée déterminée et 2316 (38, 19%) emplois à contrat à durée indéterminée. L’on constate que les emplois occupés par des hommes représentent 78, 24% (soit plus des trois quarts de l’ensemble) contre 21,76% pour les femmes. D’autre part, sur les 1945 demandes d’emplois enregistrées par les services d’intermédiation sur toute l’étendue du territoire, la même tendance se retrouve. 77, 53% émanent en effet des hommes. Les offres enregistrées, elles, sont au nombre de 1259, dont 699 (soit 55, 52%) localisées à Bamako.

La tendance à la hausse s’est maintenue au deuxième trimestre 2015 (du 1er avril au 30 juin) avec 6458 nouveaux emplois dans le secteur formel, soit une hausse de 6, 48% par rapport au premier trimestre. On enregistre 4030 (62, 40% du total) emplois à contrat à durée déterminée et 2428 (37, 60%) emplois à contrat à durée indéterminée. Les emplois occupés par des hommes représentent 82, 13% contre 17, 87% pour les femmes. 1557 demandes d’emplois ont été enregistrées par les services d’intermédiation sur toute l’étendue du territoire national, dont 80, 03% émanant des hommes. Les offres enregistrées sont au nombre de 578, Bamako demeurant toujours en tête avec 219 offres (soit 37, 89% du total).
Selon les collaborateurs du ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, les informations statistiques sur le troisième trimestre, en phase de traitement, seront communiquées dans les jours à venir. L’analyse des résultats enregistrés prouve que le rythme de création des emplois dans les secteurs public et privé est non seulement bien suivi, mais aussi suffisamment soutenu pour pouvoir atteindre, sinon dépasser au terme du quinquennat 2013-2018 la projection des 200 000 emplois promis par le président de la République.
Ces résultats encourageants sont le fruit d’une stratégie bien orchestrée découlant de la Politique nationale de l’emploi (PNE) et de son Plan d’actions opérationnelles (PAO), adoptés par le gouvernement le 18 mars dernier. La PNE répond à trois défis majeurs relatifs à la problématique de l’emploi. Il s’agit de l’insuffisance structurelle de l’offre d’emplois productifs et décents ; du faible niveau de capital humain et de la faible employabilité de la main-d’œuvre ; et enfin du dysfonctionnement du marché du travail en termes d’information sur l’emploi, d’organisation du marché et de capacités institutionnelles. La Politique nationale de l’emploi a donc pour vocation de relever ces différentes lacunes en faisant en sorte que les politiques nationales et sectorielles contribuent autant que possible aux objectifs d’emploi et de la réduction de la pauvreté.
170 MILLIARDS DE FCFA SUR TROIS ANS. L’adoption du texte règlementaire répond donc à un double souci : la cohérence dans les actions pour éviter le travail en solo des administrations publiques et la méthode dans la conception et la mise en œuvre des projets et programmes de développement dont l’objectif est de stimuler l’économie, donc d’obtenir des effets d’entrainement sur le marché de l’emploi. La mise en œuvre de la PNE et son PAO à laquelle s’ajoute celle de la Politique nationale de la formation professionnelle et de son plan d’action (le PRODEFPE) traduit la volonté du gouvernement de trouver une solution à l’épineuse question de l’emploi par l’amélioration de la qualification des ressources humaines et surtout de mettre ces dernières en adéquation avec les besoins de l’économie locale.
La création et la multiplication des centres de formation professionnelle couvrant les secteurs porteurs – notamment les BTP, l’agriculture, la pisciculture, l’aviculture, l’apiculture, le maraîchage, la coupe et couture, l’agroforesterie, les TIC – s’inscrit dans cette dynamique. Certains centres sont déjà fonctionnels à Bamako et dans la Région de Ségou. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a profité de sa récente tournée en 3ème Région pour procéder à la pose de la première pierre du centre de Sikasso, avant d’inaugurer dans la foulée celui de Yorosso. D’autres centres sont disponibles grâce à l’accompagnement de la coopération luxembourgeoise. Il s’agit des centres de formation professionnelle de Yangasso, de Kimparana, de Tominian et bientôt de Saye.
Il est aussi attendu la construction de deux centres professionnels par les Marocains et les Chinois, respectivement à Sébénicoro en Commune IV et dans la zone aéroportuaire de Sénou en Commune VI. Il a également été obtenu de la coopération bilatérale marocaine, tunisienne et algérienne des bourses d’étude et de perfectionnement dans les centres professionnels de ces trois pays. Ces bourses entrent dans le cadre de la mise en œuvre des accords de coopération signés entre le Mali et certains pays (notamment le Maroc, la Turquie, l’Algérie et la Tunisie) dans le domaine de la formation professionnelle.
La jeunesse rurale aussi trouve son compte dans cette politique. Le Projet de formation professionnelle, insertion et appui à l’entreprenariat des jeunes ruraux (FIER) s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme décennal de développement de la formation professionnelle pour l’Emploi (PRODEFPE). Il implique douze ministères et mobilisera 170 milliards de Fcfa sur trois ans. Il va générer 169 emplois/métiers prioritaires, 51 filières porteuses et 15 secteurs économiques avec, à la clé, des milliers d’emplois pour les Maliens. Les jeunes urbains et ruraux seront concernés avec une attention particulière accordées aux handicapés et aux femmes.
Le FIER a pour objectif de contribuer à la promotion de l’emploi rémunérateur durable pour les jeunes ruraux dans les filières agricoles et les activités économiques connexes. Il couvre dans un premier temps les Régions de Koulikoro et de Sikasso, dans lesquelles une première mission conjointe FIDA/gouvernement s’est rendue entre le 13 et le 24 avril dernier, pour évaluer sa mise en oeuvre effective. La couverture des autres Régions se fera progressivement. La réalisation de ce chantier pharaonique coûtera à notre pays et son partenaire FIDA (Fonds des nations unies pour le développement de l’agriculture) environ 52, 7 millions de dollars US ( soit 26, 3 milliards Fcfa), répartis comme suit : 33, 4 millions de dollars US (soit 16,7 milliards Fcfa fournis par le FIDA à 50% sous forme de  prêt/don ;  4 millions de dollars US (2 milliards Fcfa) par le gouvernement ; 8, 4 millions de dollars US (4, 2 milliards Fcfa) par le PAPAM ; 2, 4 millions de dollars US (1, 2 milliard Fcfa) pour la SFD ; et 3, 9 millions de dollars US (1, 9 milliard Fcfa) apportés par les bénéficiaires eux-mêmes. Etalé sur huit ans, le projet sera achevé le 30 septembre 2022 et clos le 31 mars 2023.
À PARTIR D’UN CONSTAT SIMPLE. Il comprend trois composantes : le renforcement des capacités institutionnelles et de l’offre de formation ; l’insertion et l’appui aux initiatives des jeunes ruraux et les activités économiques connexes leur permettant de s’insérer dans la vie professionnelle de façon durable (AGR, MER et GIE) ; la gestion et la coordination du projet. De par ces objectifs, le FIER se distingue des projets antérieurs par des indicateurs ciblés, relatifs notamment aux filles et aux femmes. Ces dernières représenteront entre autres 50% des 20 000 jeunes formés au niveau des maisons familiales rurales ; 60% des 30 000 jeunes alphabétisés ; 30% des 80 conseillers en entreprise qualifiés; 50% des 51 000 jeunes porteurs d’initiatives formés par unités mobiles et dans les centres de formation professionnelle. Le FIER complète le PRODEFPE dont la mise en œuvre avoisine les 67 milliards de FCFA. La mobilisation de cette manne a fait l’objet d’une table-ronde au CICB le 18 février dernier sous la présidence du Premier ministre.
La liste des grands chantiers de l’emploi est complétée par le Projet de développement des compétences et emploi des jeunes (PROCEJ). Celui-ci tire son élaboration d’un constat simple : la majorité de la population malienne travaille dans le secteur agricole (développé en milieu rural) et dans le secteur informel non agricole qui est essentiellement urbain et où le nombre d’emplois augmente le plus. C’est donc pour amplifier l’apport de ces deux secteurs dans notre économie que le gouvernement a entrepris en 2013 avec l’appui de la Banque mondiale de monter le PROCEJ afin d’apporter une réponse forte à l’emploi et à la formation professionnelle des jeunes.
Le Projet intègre trois composantes que sont l’éducation et la formation pour l’emploi, la création d’emplois par le secteur privé et le renforcement institutionnel et, enfin, la gestion du projet. Il est accompagné d’un Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) pour que les questions se rapportant à ces deux domaines soient prises en compte et gérées de manière adéquate.
Couvrant toute l’étendue du territoire national, s’étalant sur une durée de cinq ans, mobilisant 65 millions de dollars US, (environ 32, 5 milliards de Fcfa), le PROCEJ concerne non seulement les jeunes scolarisés âgés de15 à 24 ans dans l’enseignement technique, secondaire et supérieur, mais aussi les jeunes (de 15 à 35 ans) non-scolarisés, déscolarisés et scolarisés sans emploi. Il cible des secteurs prioritaires comme l’agroalimentaire, les bâtiments et travaux publics, les mines et services auxiliaires et l’artisanat.
Sa mise en oeuvre permettra à 600 entreprises, en création et en développement, d’être actives et viables. Elle fera voir le jour à la fin de son année II à au moins 1 000 nouveaux emplois (soit une moyenne d’environ quatre emplois créés par chaque entreprise). Elle mobilisera également de 5 millions de Fcfa à 50 millions de Fcfa d’investissements supplémentaires par entreprise et générera un chiffre d’affaires supplémentaire minimal de 20 à 125 millions de Fcfa par entreprise à la fin de l’année III. En outre, elle favorisera la création de partenariats entre entreprises privées et celles d’un réseau d’entrepreneurs du programme.

A. O. DIALLO

source : Essor

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