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Emploi et formation des jeunes : Des opportunités à saisir

Des structures sont dédiées à apporter des conseils et des appuis précieux aux jeunes à la quête d’emploi

 

La problématique de l’emploi des jeunes est commune à plusieurs pays du monde. Au fil des ans, elle s’est imposée comme une préoccupation majeure pour le gouvernement. Les raisons du manque d’emploi des jeunes sont attribuées à plusieurs facteurs. On citera l’inadéquation entre la formation reçue et les besoins du marché du travail, le manque d’expérience des jeunes, d’initiatives et d’esprit d’entreprenariat, les difficultés d’accès au financement, la faible capacité d’absorption de la fonction publique et du secteur privé, etc.
L’emploi et la formation professionnelle constituent des vecteurs de la relance économique et sociale du pays. Prenant la mesure des choses, les différents régimes politiques qui se sont succédé ont mis en place un ensemble de dispositifs afin de pallier l’épineuse problématique du chômage des jeunes. Il s’agit de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ), du Projet de développement des compétences et emploi des jeunes (PROCEJ), du Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA), qui sont autant de moyens mis en place depuis plusieurs années, afin de permettre aux jeunes de bénéficier de formations et d’emplois. Quelles sont les actions menées par ces structures, les contraintes auxquelles elles sont confrontées et leurs perspectives? Afin d’obtenir des éléments de réponses, nous avons rencontré les responsables des différentes structures au niveau de la Région de Ségou.

Depuis sa création, l’APEJ contribue à l’employabilité des jeunes diplômés ou non, mais aussi ceux de la diaspora malienne dont l’âge est compris entre 15 et 40 ans. Énumérant quelques réalisations courant l’année 2018-2019, le coordinateur régional de l’APEJ de Ségou, Jédion Kodio a révélé que plusieurs jeunes ont bénéficié de stages de qualification. 1.756 jeunes ont bénéficié d’un financement de 250.000 à 1 million de Fcfa. 1.000 jeunes (hommes et femmes) ont été formés sur la gestion d’entreprise et 250 sur l’éducation financière. Une autre cohorte de jeunes dont 1.000, ont été outillés en création d’entreprise et en plan d’affaires. Il faut tout de même noter que, toujours dans le cadre de la création d’emploi, l’un des soucis du gouvernement, plusieurs jeunes en milieux urbain et rural, ont pu tirer profit des cages flottantes pour faire la pisciculture, a affirmé Jédion Kodio. Il précisera que le Programme emploi jeune (PEJ), structuré en 3 composantes contribue à l’employabilité des jeunes à travers des stages de qualification, la formation professionnelle, l’apprentissage et la reconversion. Aussi, le coordinateur régional de l’APEJ de Ségou ajoutera que l’accent est également mis sur la sensibilisation, l’élaboration des dossiers et la préparation technique pour permettre aux jeunes de se lancer dans l’entreprenariat, avant d’indiquer que l’APEJ finance directement les projets des jeunes dans divers domaines à l’exception du transport. Au préalable, il faut être âgé d’au moins 21 à 40 ans. Le renforcement des capacités pour la pérennisation des emplois est le créneau sur lequel le FAFPA s’est imposé. Depuis plusieurs années, il améliore le niveau de qualification de la main d’œuvre locale afin de répondre aux besoins du marché de l’emploi. Un accent est également mis sur le renforcement et le développement des capacités des ressources humaines des entreprises, organisations professionnelles, associations, ONG, et autres promoteurs qui paient la Taxe de formation professionnelle (TPE), a expliqué le chef d’antenne du FAFPA au niveau de la 4è région administrative, Lopo Dakouo. Il a aussi indiqué qu’une fois la demande de formation envoyée à la direction générale du FAFPA, cette dernière l’étudie, sélectionne l’organisme de formation, avant de l’exécuter. «Les bénéficiaires du FAFPA sont les jeunes ayant une promesse ferme d’embauche, les travailleurs d’entreprises, ou ceux devant exercer une nouvelle fonction ou activité. La prise en charge de la formation continue est de 50 à 75 %», a-t-il précisé. Récemment, le FAFPA a contribué à 90 % des projets de formation qui portaient sur l’entreprenariat numérique au profit de 100 startups adhérents de Médiasoft Technology, les techniques améliorées de filature sur rouet pour 43 femmes de l’association Benkola et enfin, sur les méthodes d’installation, de maintenance d’énergie solaire photovoltaïque et de réparation, de télé écran plat, à l’endroit de 200 membres de l’Association des techniciens et électroniciens du Mali.

Cependant, le chef d’antenne estimera que le FAFPA manque cruellement de ressources financières pour faire face aux demandes de formation qui ne cessent d’augmenter. «Cette contrainte nous met beaucoup mal à l’aise», a-t-il signalé. La direction régionale de l’ANPE Ségou, joue aussi sa partition à travers l’orientation, la sensibilisation et le financement des jeunes sur l’auto-emploi. Selon le directeur régional de l’ANPE, Djibrilla Demba Kéita, 120 jeunes brillants provenant des écoles de formation ont été sensibilisés sur l’entreprenariat et ceux du CERFITEX sur l’insertion professionnelle. De plus, l’Agence a entièrement financé les femmes membres de l’association «Barakelaw Jigi» de Pélengana à travers le projet intégrateur. Ces braves femmes bénéficient d’une superficie de deux hectares. Le périmètre aménagé abrite un poulailler, un parc d’embouche et une aire de maraîchage. Pour ce qui concerne la création et la promotion de l’emploi, plusieurs emplois directs et indirects ont été créés rien qu’à partir de ce projet, a fait savoir Djibrilla Kéita
Malgré les efforts inlassables menés par le gouvernement, des actions multiformes sont utiles pour absorber le nombre de jeunes qui sortent chaque année de nos écoles et universités pour permettre à cette frange de la population de vivre dignement et en toute sérénité. En attendant, au niveau de la capitale et dans beaucoup de villes du pays, plusieurs diplômés sans emploi évoluent dans le secteur informel. Ils sont souvent cireurs de chaussures, soudeurs, porteurs de colis, marchands, réparateurs d’engins à deux-roues, de téléphones mobiles, etc. Beaucoup parviennent à avoir des revenus et à se débrouiller. Une étude de l’Observatoire national de l’emploi et formation (ONEF) sur l’insertion des jeunes sur le marché du travail souligne que les structures qui ont été créées pour faciliter le contact entre les demandeurs et les offreurs d’emploi sont rarement fréquentées par les jeunes à la recherche d’emploi. Une panoplie de recommandations ont été faites à l’endroit des structures chargées de l’exécution des politiques et programmes d’emploi du gouvernement. Elles doivent sensibiliser les jeunes demandeurs d’emploi sur leurs missions, sur la mise en place des produits nouveaux à l’endroit des demandeurs d’emploi afin de les orienter dans leur démarche, faciliter le financement des projets des jeunes sur une base très sélective et l’instauration d’un cadre de concertation entre les structures comme l’ANPE, l’APEJ, le FAFPA, l’ONEF et l’Institut national d’ingénierie de formation professionnelle (INIFORP), pour une meilleure coordination de la mise en œuvre des activités.

Mamadou SY
Amap-Ségou

 

Secteur informel : LES JEUNES SE DÉBROUILLENT

Malgré les efforts fournis par les autorités, beaucoup reste à faire pour permettre aux jeunes de disposer d’un travail décent. De l’école à l’emploi, le chemin est semé d’embûches. Alors que la recherche d’emploi régresse, regarder la télévision, boire du thé à longueur de journée et les loisirs absorbent une grande partie du temps libre des jeunes. Cependant, au lieu d’être cantonnés à la maison à ne rien faire, certains jeunes exercent dans les ateliers de mécanique et de métallurgie. Notre équipe de reportage a rencontré deux jeunes diplômés évoluant dans le secteur de l’informel. Yacouba Haïdara, âgé de 36 ans, dirige aujourd’hui l’atelier mécanique de son grand frère qui a rejoint les rangs de nos Forces armées depuis 2013. Après avoir décroché son brevet de technicien supérieur (BTS) en agronomie, le jeune diplômé s’est heurté aux difficultés de la vie. En effet, ses multiples recherches, pour avoir un emploi ont été vaines.

En réalité, Yacouba Haïdara n’a ni sollicité l’ANPE ni l’APEJ, pour avoir un boulot. Notre mécanicien de motos a choisi ce métier, car il est conscient que tous les diplômés ne peuvent bénéficier de l’aide du gouvernement pour avoir un boulot. En remplaçant son grand frère dans l’atelier, Yacouba Haïdara manquait de matériels nécessaires pour l’exercice de son travail. Conscient de cette difficulté, il va solliciter son oncle qui va lui venir en aide avec un appui de 50.000 Fcfa. à présent, notre interlocuteur parvient à subvenir à ses besoins et ceux de sa famille grâce à ce métier.
Le jeune réparateur se dit fier de son travail puisqu’il a gagné l’admiration de ses amis, la confiance et le respect des habitants de son quartier.
Abdoulaye dit Baye Sangaré est un jeune soudeur titulaire d’une licence en aménagement du territoire. étant au chômage et déboussolé, il décide d’apprendre ce métier auprès de son patron Adama Kéita, un meilleur ami à son père. Cela fait exactement 5 ans qu’il fait ce boulot et ne regrette rien de son choix. Baye Sangaré est aujourd’hui un véritable professionnel du métal. Le jeune soudeur est satisfait de son travail qui lui a permis de gagner la confiance de ses parents et clients. Baye Sangaré avait du mal à comprendre qu’un intellectuel exerce n’importe quel job. Bien que son père l’obligeait à exercer le métier de soudeur, il lui a fallu une vingtaine d’années pour se rendre compte que la pratique des petits métiers est indispensable pour lutter contre le chômage. Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour prendre son destin à bras le corps.

Kassim BOMBA
Amap-Ségou

Source : L’ESSOR

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