Le président français Emmanuel Macron a finalement renoncé à se rendre au Mali du 20 au 21 décembre. En cause, la situation sécuritaire, mais surtout une absence de terrain d’accord avec la junte militaire. Sur fond d’un immense soulagement à Bamako tant dans la communauté diplomatique qu’au sein de la Minusma.
Annoncé le 15 décembre, le déplacement au Mali d’Emmanuel Macron n’aura finalement pas lieu. L’Elysée s’apprête à officialiser cette annulation dans les toutes prochaines heures. Cette visite comme l’avait expliqué Mondafrique ne pouvait qu’aboutir à une impasse. Les autorités maliennes ne sont plus en phase et depuis longtemps avec la diplomatie française.
La junte militaire diviséeEmmanuel Macron souhaitait au terme de l’entretien avec le patron de la junte pouvoir faire deux annonces. La première aurait été la date des élections à venir qui mettraient fin à la transition; la seconde aurait été l’engagement du pouvoir malien à ne pas faire appel aux mercenaires de la société russe Wagner, comme il en a apparemment l’intention. Or les militaires maliens dont plusieurs sont animés par une hostilité claire pour l’ancienne puissance coloniale étaient très divisés sur la nécessité de trouver un accord à minima avec la France sur ces deux dossiers.
Ce n’est pas tout. D’après « Africa Intelligence », généralement fort bien informé par le coeur du pouvoir français, Emmanuel Macron et de son ministre des Affaires Etrangère, Jean Yves Le Drian, avaient imaginé, dans une espèce de diplomatie erratique, de profiter de la présence du président français à Bamako pour organiser, le 20 décembre dans la capitale malienne, un mini sommet du G5 Sahel. Lequel auraiti associé le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Le projet qui visait à montrer que le pouvoir français dominait parfaitement la situation au Sahel en général et au Mali en particulier était totalement saugrenu, tant la situation se dégrade de jour en jour dans la plupart de ces pays en dépit des grand messes régulières convoquées par l’Élysée sur un mode autoritaire.
En se rendant à Bamako dans une négation des réalités de terrain, Emmanuel Macron aurait pris un risque politique considérable avec l’espoir d’éviter toute mise en cause de sa politique sahélienne pendant la campagne présidentielle.. Un égo démesuré est mauvais conseiller en matière de relations internationales
Source: mondafrique