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Emissions obligataires pour la mobilisation des ressources dans l’espace UEMOA : Alors que le Côte d’Ivoire compte mobiliser 1000 milliards de FCFA en 2014, le Mali se prive de cette procédure simple et plus avantageuse

Mme Bouaré Fily Sissoko ministre economie mali

La mobilisation des ressources financières à travers des émissions obligataires est aujourd’hui une procédure prisée par les Etats membres de l’UEMOA pour faire face aux investissements dans le cadre de leur développement. Si certains Etats comme la Côte d’Ivoire a le plus recours à ce système (250 milliards déjà mobilisés et 810 milliards de projection d’ici à la fin de l’année) d’autres à l’image du Mali peinent à se lancer dans cette opération. De nos jours, le Mali n’a pas lancé le moindre appel à épargne public par emprunt obligataire. Il s’est toujours contenté des bons de trésor qui sont adaptés à des cas urgents et non à des investissements lourds.

La Côte d’Ivoire a annoncé, le 17 mars, avoir levé en moins d’une semaine (du 18 au 25 février 2014) plus de 250 milliards de FCFA sur le marché de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) dans le cadre d’une émission obligataire qui marque le retour du pays sur le marché financier régional.

Cette opération  est historique  dans la zone UEMOA, d’autant plus que  jamais aucun pays n’avait réussi à atteindre ce niveau record de mobilisation de ressources sur le marché de l’UEMOA. Pour le reste de l’année 2014, la Côte d’Ivoire compte lever, un montant total de 810 milliards de FCFA sur le marché de l’UEMOA ainsi que sur les marchés internationaux. En d’autres termes, c’est l’argent des banques et autres investisseurs des pays de l’UEMOA, qui est mobilisé par  Alassane Dramane Ouattara pour faire face à ses dépenses d’investissements en partie.

La Côte d’Ivoire est un pays qui sort d’une longue crise. Sa chance aujourd’hui est qu’elle a à sa tête un économiste de renommée en la personne de Alassane Dramane Ouattara. Ce pays mise sur la mobilisation des ressources par appel à l’épargne public au lieu de se contenter  des aides de la communauté internationale avec des prêts conditionnés.

Si le pays de Félix Houphouët Boigny partage aujourd’hui quelque chose de commun avec le Mali, c’est que ce sont deux pays membres de la même zone monétaire, ce sont deux pays qui sortent d’une grave crise. Leur destin a été perturbé par des évènements connus de tous. Ce qui veut dire que les deux pays ont besoin de ressources financières conséquentes pour faire face à l’après guerre.

Les spécialistes du marché financier disposés à soutenir le gouvernement

Certes économiquement, le Mali n’a pas le même poids que la Côte d’Ivoire, mais cela ne saurait constituer une justification pour notre pays pour ne pas  lancer la mobilisation des ressources par appel à l’épargne publique. Cette attitude des autorités maliennes écœurent les spécialistes maliens du marché financier.  Certains  se demandent s’il ne s’agit pas d’une question de compétence au niveau de l’administration des finances du pays pour monter les dossiers.

A ce sujet, rassure t-on,  toutes les structures intervenant sur le marché financier de l’UEMOA sont représentées dignement au Mali et disposent des  compétences avérées pour aider le Mali à fréquenter le marché des emprunts obligataires.

Lors du lancement au Mali d’un emprunt obligataire du Sénégal de 50 milliards de FCFA, en juillet 2013, a invité l’Etat du Mali à s’inspirer de l’exemple du Sénégal et même de la Côte d’Ivoire qui ont le plus recours à l’emprunt obligataire dans la zone UEMOA. Selon lui, c’est une opération très avantageuse pour un Etat de la zone de mobiliser des ressources pour faire face à ses projets de développement.

Généralement, dans la zone UEMOA, le taux nominal et la valeur nominale de l’obligation dans le cadre des opérations sont respectivement de 6,5% et de 10.000 FCFA, avec une durée de remboursement de 6 à 7 ans.

Des ressources disponibles, libellées en franc CFA, avec une procédure modérée

 L’avantage de cette procédure de mobilisation de ressources pour un Etat, est que ce sont des ressources immédiatement disponibles, libellée en francs CFA, donc à l’abri de toute fluctuation et ne sont pas soumises aux lourdes procédures des partenaires financiers. De telles procédures qui font aujourd’hui que rares sont les projets et programmes qui peuvent atteindre un taux de décaissement de plus de 50%. Autre avantage lié à l’emprunt obligataire, c’est qu’il permet aux investisseurs nationaux (banques, autres structures financières et particuliers) de participer au développement, de sécuriser  et de fructifier  leurs épargnes.

En tout cas, les spécialistes du marché financier sous régional ne comprennent pas que le Mali qui a est à un moment crutial où le besoin de ressources est plus que jamais indispensable,  puisse encore rester à la traine dans l’utilisation de cette procédure simple et avantageux.

Youssouf CAMARA

SOURCE: L’Indépendant

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