Le plan de redressement en cours pour mettre fin aux délestages sera opérationnel en 2018. Pilotage à vue ou coup de massue ?
Jeudi dernier, au soir, dans le cadre de l’enregistrement de l’émission Forum de la presse, la Maison de la presse du Mali, en collaboration avec l’ORTM, a organisé un débat qui invitait le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankali Kéita.
Les coupures intempestives de l’électricité aux consommateurs, la pénurie d’eau potable et le plan ou schéma directeur du département pour atténuer les problèmes récurrents de l’EDM étaient au crible.
Un débat mené de bout en bout par les animateurs Seydou B. Traoré de l’ORTM, Kassim Traoré de Radio Klédu et Abdrahamane Kéita du journal « Témoin », face au ministre Frankali Kéita qui n’a pas été, selon l’assistance, à la hauteur des attentes pour rassurer les Maliens des dispositions prises par le département.
Abordant le sujet de délestage, le ministre dira que cette triste réalité est un problème récurrent lié au manque d’entretien des groupes électrogènes et les différentes centrales hydrauliques. « C’est un déséquilibre entre l’offre et la demande. Il intervient lorsque la demande est supérieure à l’offre. De façon générale, la situation est peu reluisante », soulignera-t-il.
Selon le ministre Kéita, le Mali a un taux d’accroissement supérieur de demande dont la mobilisation des ressources devient un problème pour l’Etat. « L’offre des centrales de Manantali, Sélingué et l’interconnexion de la Côte d’Ivoire ne couvre pas suffisamment le besoin de consommation. L’Amader, créée en 2003, ne donne plus de service de qualité. Cette structure doit changer de fusil d’épaule pour offrir le service maximum dans le minimum de temps. Le projet d’interconnexion signé entre le gouvernement du Mali et la Côte d’Ivoire n’est pas au-delà de 30 KW. Or, ce projet devrait permettre au Mali d’avoir une ressource de 50 KW… »
Le ministre de l’Energie et de l’Eau a annoncé que si les prévisions se réalisent, le plan de redressement pour mettre fin aux délestages sera opérationnel en 2018. Il fera appel à l’hydroélectricité et au solaire. Il s’agit de retourner vers les énergies renouvelables disponibles dans notre pays en quantité. C’est du moins le nouveau schéma directeur de la gestion du secteur de l’électricité qui sera fonctionnel en 2018, dira-t-il.
Selon le ministère de l’Energie et de l’Eau la demande de Bamako dépasse largement les ressources disponibles en matière d’eau potable. « Compte tenu de la forte demande, les stations de pompage ne peuvent pas réduire la pénurie à Bamako. Le besoin s’élève à 100 000 litres d’eau par jour. Les ressources disponibles ne peuvent pas satisfaire totalement le besoin de la population pendant cette période transitoire… »
En clair, la solution aux problèmes de délestage et de pénurie d’eau potable n’est pas pour sitôt. Les Maliens devront s’armer de patience pour la période 2018 à 2030.
Bréhima Sogoba
Source: L’Indicateur du Renouveau