Un fait suffisamment révélateur de la fraude électorale a été mis en lumière par le dernier conseil des ministres tenu le 13 mai. Mais les citoyens n’y ont pas prêté attention.
Il est désormais évident que les dernières élections législatives, le premier tour (29 mars) comme le deuxième tour (19 avril), ont été l’occasion d’une gigantesque opération de fraudes en amont comme en aval. C’est avec une malice manifeste que le dernier conseil des ministres a mentionnée au présent la tricherie. En effet, au point 2 du chapitre des mesures législatives et réglementaires au titre du ministère de l’Économie et des Finances, il est rapporté un projet de décret portant approbation du marché relatif à la fourniture des bulletins de vote et spécimens de bulletins de vote pour les élections législatives de 2020, en lot unique.
Le marché est conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et la société IMPRIM COLOR pour un montant toutes taxes comprises de 2 milliards 364 millions 783 mille 708 francs CFA et un délai de livraison de 05 jours.
Il s’inscrit dans le cadre de la tenue des élections législatives des 29 mars et 19 avril 2020.
Le financement est assuré par le budget national.
L’utilisation du présent est trompeuse, visant à faire croire à une légitimité financière qui ne fut point. La réalité est que le gouvernement a attendu presque un mois pour approuver le marché relatif à la fourniture des bulletins de vote et spécimens de bulletins de vote, soit après coup. En clair, le marché a été attribué en dehors de toutes les procédures légales. C’est en effet tout simplement ridicule que le Gouvernement approuve ce décret après non seulement le déroulement des législatives, mais surtout après l’installation de l’Assemblée nationale. C’est, de toute évidence, une incohérence, une fraude, une tricherie. C’est tout court une attribution de marché de gré à gré violant la réglementation en la matière.
Le Premier ministre et ministre de l’Économie et des Finances s’est peut-être accordé avec le président de la République pour faire passer ainsi leurs législatives en pleine pandémie Coronavirus.
Ahmad Ould Bilé
LE COMBAT