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Élections de 2022 : Ces opérateurs économiques qui se rêvent « Président »

L’échéance électorale de 2022 approche et déjà, les profils des prochains adversaires politiques, des candidats à l’élection, se révèlent par petites touches. Ces élections post transition semblent mobiliser des hommes d’affaires, qui s’affirment de plus en plus sur le terrain politique.

Seydou Mamadou Coulibaly, Mossadeck Bally, Ibrahim Diawara… et Mamadou Sinsy Coulibaly. Ces noms ont pour premier point commun d’avoir fait fortune dans le privé au Mali et le second point est qu’ils s’affirment de plus en plus sur le champ politique. Le premier cité ne cache pas ses intentions pendant que les autres hésitent à se dévoiler, attendant sans doute le moment propice. Mais, tous ont le même réflexe de créer des plateformes associatives pouvant soutenir leurs ambitions politiques.

Seydou Coulibaly, PDG de CIRA, vient de lancer le regroupement « Pacte Citoyen Benkan ». Mossadeck Bally a mis sur pied, depuis le coup d’état, un think tank (cercle de réflexion), dénommé le Grain (Groupe de réflexions d’analyses et d’initiatives novatrices), avec d’autres personnalités de la vie politique malienne. Le PDG de Ibi Group, Ibrahim Diawara, quant à lui, s’est illustré depuis 2019, sur le terrain de la reconquête de la paix avec l’association Malien Tout Court. Derrière chacune de ces organisations s’entrevoit un agenda politique certain. Si Coulibaly ne s’en cache pas (il est dit qu’il entend briguer la candidature à la candidature de l’Adema), Bally et Diawara semblent encore dans la forte réflexion.

Ces opérateurs économiques transgressent un des principes cachés de la séparation du pouvoir politique qui veut que les acteurs politiques, l’armée et les acteurs économiques se partagent les rênes du pouvoir sans qu’il n’y ait d’ingérence directe des uns dans les sphères des autres. En 2022, le Mali pourrait vivre ce que Max Weber a appelé « le processus d’expropriation ». Les acteurs économiques, jugeant de la faillite des « professionnels de la politique », veulent se hisser au sommet pour s’essayer à la gouvernance. Des exemples récents en Afrique peuvent nourrir cette ambition (Bénin, Madagascar, Afrique du Sud etc.) mais la réussite économique est-elle gage de succès politique ?

Par succès politique, il y’a la capacité de pouvoir aspirer la confiance et le vote du peuple et celle d’exercer le pouvoir suivant toutes les aspirations du peuple. Si pour la première exigence, l’argent peut faire beaucoup (l’exemple de Donald Trump nous prouve qu’une élection se gagne parfois avec les moyens financiers), la seconde n’est pas un acquis pour autant. Il sera facile de mobiliser les foules avec les moyens financiers mais rien ne garantit une compétence avérée pour gérer le Mali dans cette période cruciale.

En 2022, la transition laissera place à un nouveau pouvoir politique géré par des « professionnels » ou par des acteurs économiques. Par pessimisme et par tous vents, retenons que « toutes les luttes partisanes ne sont pas uniquement des luttes pour des buts objectifs, mais elles sont aussi et surtout des rivalités pour contrôler la distribution des emplois ». Les dirigeants que nous allons choisir seront dans cette obligation politique de remercier par des « emplois » leurs nombreux soutiens.

Y.KEBE

Source: Bamakonews

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