Les responsables de l’opposition malienne ont brandi, jeudi 17 novembre lors d’une conférence de presse,  des spécimens aux formats différents et des bulletins déjà votés en faveur du parti au pouvoir dans plusieurs communes du pays. 

« Nous nous réservons le droit de ne pas reconnaître les résultats de ces élections si les tirs ne sont pas rectifiés, c’est clair et net ». Cette déclaration de Boubacar Karamoko Coulibaly, membre de l’opposition malienne, traduit la situation dans laquelle s’annoncent les élections municipales de ce dimanche 20 novembre. A 48 heures du scrutin, l’opposition monte au créneau pour dénoncer « une fraude électorale organisée ».

« Nous avons découvert ces spécimens, différents de ceux remis aux mandataires des listes, dans des communes du cercle de Dioïla et les communes IV et VI du district de Bamako », a affirmé M. Coulibaly en brandissant les documents entre lesquels on peut apercevoir une nette différence. En bas de la liste sur le premier, le logo du Rassemblement pour le Mali (RPM) se retrouve tout en haut sur le second.

« Les bulletins prévotés ont été confectionnés ici à Bamako par l’imprimerie ARCPS »,indiquent les responsables de l’opposition. ARCPS appartient Issa Guindo, ancien maire élu du RPM en commune V. Dans la même commune, l’opposition alerte sur le fait que Ramata Da, onzième sur la liste RPM, « est présidente d’un bureau de vote à Lafia B ».

A cela, s’y ajoute également le fait qu’en commune II, les militants de l’oppostion attestent que « les assesseurs sont composés uniquement des jeunes de l’alliance Codem-RPM ».

Des accusations rejetées par le parti au pouvoir. « Nous ne travaillons que sur la base du même spécimen que tout le monde a reçu et que tout le monde reconnaît », se contente un député du parti.

La rédaction