« Enjeux et défis des élections communales et régionales de 2015 », tel était le thème de la conférence des cadres que le Rassemblement pour le Mali (RPM) a organisée samedi à Djélibougou au siège de la section du parti, en Commune I. Présidée par le 8ème vice président du RPM, le Dr Bino Témé, cette conférence s’est déroulée en présence de membres du gouvernement, de députés et de membres du bureau politique national.

Le thème retenu pour cette conférence, a rappelé Bino Témé, traduit les préoccupations du parti en tant que tête de proue de la majorité présidentielle. En effet, le transfert de compétences de la gouvernance de l’Etat aux collectivités décentralisées avait été conçu comme la meilleure réponse aux crises à répétition sur fonds de revendication d’autonomie ou de fédéralisme que notre pays vit depuis quelques décennies. Des élections communales sont périodiquement organisées pour le choix des organes délibérants à l’échelle de la commune, du cercle et de la région. Aussi, la décentralisation apparait, non seulement comme un vaste chantier de démocratisation de la gouvernance nationale, mais aussi et surtout, comme un projet politique de responsabilisation accrue des populations dans la planification et dans la mise en œuvre des actions de développement plus conformes à leurs aspirations.
Cette approche de développement, dira Bino Témé, s’est révélée ardue, complexe et souvent mal comprise dans sa mise en œuvre Les interprétations diverses de son impact sur la performance économique attestent de la complexité du processus et de la nécessité d’approfondir les réflexions sur le sujet. Malgré ces difficultés de parcours, les Etats généraux de la décentralisation ont conclu à la nécessité de poursuivre le processus et de le renforcer à travers la régionalisation. C’est la raison pour laquelle les autorités ont décidé d’organiser au mois d’avril 2015 des élections municipales et régionales couplées sur la base d’un scrutin direct avec un mode proportionnel. Dans le contexte actuel du pays marqué par une insécurité dans certaines parties du territoire national, deux défis majeurs sont à relever : le défi d’une bonne organisation des élections en ayant à l’esprit que la sécurité constitue une préoccupation profonde dans la majeure partie du pays, d’une part et la capacité de convaincre les électeurs sur la pertinence des choix stratégiques opérés par le parti afin de conforter sa position de leader sur l’échiquier politique national, d’autre part.
Au cours de la rencontre, les participants ont analysé les différents aspects des élections sur le devenir du parti et les mécanismes de nature à le renforcer, en vue de permettre au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, d’honorer ses engagements de campagne relatifs au retour de la paix et de la réconciliation nationale. Les cadres du parti ont ainsi analysé tous les contours des prochaines échéances électorales en vue de faire des propositions pertinentes permettant de faire de la décentralisation, non seulement une approche de développement économique viable, mais aussi et surtout, un outil de gouvernance locale où les acteurs à la base seraient maîtres de leur propre destin. Cette réalité serait, de l’avis du 8è vice-président du RPM, la réponse la plus adéquate aux prétentions séparatistes récurrentes dans les régions nord du pays pour la préservation de l’intégrité du territoire et la forme républicaine et laïque de l’Etat.

S. DOUMBIA

source : L Essor