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Paix et réconciliation au Mali : LES PROPOSITIONS DU COREN

Le Collectif des ressortissants du Nord Mali (Coren) a tenu, samedi à la Maison de la presse, une rencontre d’information sur le processus de paix et de réconciliation. Les initiateurs se proposaient d’apporter leur contribution au processus de dialogue et de réconciliation au moment où gouvernement et groupes armés s’apprêtent à reprendre leurs discussions à Alger, et aussi d’informer l’opinion sur la situation socio-sécuritaire du pays.

Ahmed Mohamed ag Hamani ousmane issouf maiga ancien premier ministre coren collectif ressortissants nord
La rencontre était dirigée par l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maiga, président d’honneur du Coren. Elle s’est déroulée en présence du président du comité exécutif, Malick Alhousséini Maïga, du chargé des affaires juridiques, Me Malick Ibrahim, des élus du Nord et de représentants de plusieurs associations partenaires, notamment Taabital Pulaku, le Conseil régional des jeunes de Gao, l’Association pour la consolidation de la paix,* le développement, la protection et la promotion des droits humains (TEMDT), la Cafo, Alcarama, le Collectif des associations de développement du Sahel occidental, la Plateforme des femmes leaders du Mali…
En ouvrant la rencontre, le président d’honneur a expliqué que son association suivait de très près le processus auquel il souhaite une issue heureuse. Ousmane Issoufi Maïga s’est dit très préoccupé par les derniers événements survenus autant au nord qu’au sud du pays. L’ancien Premier ministre a invité les populations à être vigilantes pour éviter une partition de notre pays et défendre le Mali laïc, un et indivisible.
Au nom du Coren, Malick Alhousséini Maïga a formulé une série de propositions qu’il juge indispensables à la résolution définitive de ce conflit et au rétablissement du vivre en commun entre les communautés des régions touchées. Primo, il a demandé la suppression et le bannissement de l’expression « Azawad » de tout document d’accord. Secundo, il a préconisé la mise en œuvre effective des recommandations du Forum national sur la gestion de la crise au Mali organisé par le Coren au CICB, les 27 et 28 avril 2013. Tertio, Malick Alhousséini Maïga réclame « la prise en compte des groupes d’auto-défense dans le processus de négociation en les maintenant comme acteurs incontournables du retour de la paix ». Quarto, le Coren demande son implication dans le processus en cours. Le président du Coren a exigé la démobilisation et le désarmement immédiat de toute personne ou regroupement de personnes, autres que les forces armées et de sécurité du Mali et des forces internationales.
Dans le cadre du processus de démobilisation, réintégration et réinsertion, le collectif s’est prononcé pour la réinsertion au sein des FAMa des personnes regroupées en mouvements armés autres que celles qui ont déserté des rangs des FAMa ou à qui il est reproché la perpétration de viols, assassinats, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Malick Alhousséini Maïga a vivement souhaité la mise en place immédiate d’une commission d’enquête sur les événements survenus à Gao, incluant les communautés victimes de la répression du 27 janvier 2015.
Pour sa part, Me Malick Ibrahim a marqué l’incompréhension du Coren vis-à-vis de l’attitude la MINUSMA qui a ménagé les manifestants de Kidal et tiré sur ceux de Gao. Il a remercié la France d’être venue au secours du Mali mais a critiqué ce qu’il a considéré comme ses ambiguïtés ultérieures. Mettant dans le même sac MNLA, Ansardine, HCUA, Boko Haram, MUJAO, AQMI, il a pourtant jugé « injuste » d’affubler « les patriotes en armes résistant à Tabankort du terme de ‘’ milice’’ ».
Tous les autres intervenants ont demandé que la lumière soit faite sur les exactions, viols et crimes perpétrés sur les paisibles populations. Ceux qui réclament la partition du Mali ne représentent nullement les populations du Nord du Mali dont ils prétendent défendre les intérêts, ont-ils assuré.
Cette rencontre d’information avait pour slogan: « Notre combat, c’est l’unité, la laïcité et l’indivisibilité du Mali ».

Cheick Moctar TRAORE

source : L essor

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