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Elections communales et régionales du 25 octobre : La CMA conteste la décision du gouvernement

Dans le cadre du parachèvement du processus électoral dans notre pays, le gouvernement, lors du dernier conseil des ministres tenu le 3 août, a convoqué le collège électoral pour la tenue des élections communales et régionales et celle du District de Bamako , le 25 octobre prochain.

Bilal Ag Acherif secrétaire général mnla cma cpa rebelle touareg

Cette décision  est rejetée par la CMA qui, en plus, demande au gouvernement de ne plus prendre des décisions sans consulter la CMA et la Plateforme conformément à l’esprit de l’Accord issu du processus d’Alger.

Après plusieurs reports, le gouvernement a fixé le calendrier des élections communales et régionales, notamment la tenue  des scrutins et la durée des campagnes électorales. Le gouvernement, par la voix porte-parole, Dr. Choguel  Kokalla Maïga, a annoncé officiellement qu’elles se tiendront concomitamment, comme proposé par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation,  Abdoulaye  Idrissa Maïga, le 25 octobre 2015. Les campagnes s’ouvriront le 9 octobre à 00 heures, pour être closes le 23 octobre à minuit.

Dans l’argumentaire du ministre, depuis avril 2009, les mandats des 700 conseils municipaux étaient arrivés à terme et leur renouvellement s’imposaient pour plus de légitimité. Des reports multiples étaient relatifs à la situation sécuritaire et celle des refugiés. Suite à l’annonce officielle de ces échéances électorales  les langues commencent à se délier.  En effet, la décision à peine prise,  certaines formations politiques émettent des réserves quant à la faisabilité de ces élections à la date indiquée.  Evidemment, la situation sécuritaire est toujours un bon prétexte afin de demander encore un report desdites élections.

Mais tel ne semble pas être le cas des membres de la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA). Ils crient d’ores et déjà à leur marginalisation en tant qu’acteurs clés de l’accord issu des négociations d’Alger. Selon des sources bien introduites, dès l’annonce de la date de la tenue  de cette échéance capitale pour le Mali, la CMA  a rué dans les brancards pour dénoncer cette décision unitaire. Selon nos sources, ils ont adressé une correspondance au gouvernement pour exprimer leur désaccord quant à la prise de certaines décisions pour lesquelles ni la CMA ni la Plateforme n’ont été associées. Cette revendication se fonde sur le fait que la mise en application de l’Accord d’Alger incombe aux trois parties signataires que sont l’Etat malien, la Plateforme et la CMA.

A en croire notre source, ils estiment que ces élections n’auraient pas du être programmées sans le nouveau découpage administratif prévu par l’Accord et qui doit consacrer la naissance de nouvelles régions dont certaines (deux précisément) au nord du Mali. Ce qui suppose aussi la refonte du fichier électoral pour s’adapter au nouveau découpage territorial.

La CMA ne s’est pas limitée à dénoncer. Elle a mis en garde le gouvernement de ne plus prendre des décisions ou initier des activités sans s’en référer aux parties signataires de l’Accord. Même « si l’activité incombe à l’une des parties », précise la CMA qui remet en cause des actes posés par le gouvernement: les élections consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim), la nomination aux postes de responsabilité en matière de défense et de sécurité, la création d’agences régionales de développement, la fixation du calendrier électoral des communales et régionales, etc.

N’y aurait-il pas dès à présent un problème dans l’interprétation de l’Accord issu du processus  d’Alger, notamment en ce qui concerne le rôle et la place de chacun des signataires. Le président de la République reste le chef de l’Etat et force reste à la loi. Ou bien l’Accord issu du processus d’Alger signifie-t-il une gestion collégiale du pouvoir ? Là, repose toute la complexité de l’interpellation du gouvernement par la CMA.

Boubacar SIDIBE

 Source: Le Prétoire
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