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Election présidentielle de juillet-août 2018 : IBK et ses concurrents ménagent-ils leurs montures pour aller loin ?

Alors que l’élection présidentielle de 2018 s’approche à grand pas, les principaux leaders politiques s’apprêtent à se lancer dans la course. Ibrahim Boubacar Kéita, sûrement candidat, préfère, lui, rester en retrait, tout en comptant sur un émiettement de voix en sa faveur.

La présidentielle approche à grands pas au Mali. Dans un peu plus de six mois, en juillet 2018, les électeurs seront appelés aux urnes afin d’élire le prochain président de la République. Dans un pays encore traumatisé par l’insécurité grandissante, dire que cette échéance est attendue avec quelque inquiétude serait un doux euphémisme.

Les politiques sont déjà dans les starting-blocks et prêts à en découdre lors d’une campagne qui s’annonce mouvementée. Seul Dr Hamadoun Touré de l’alliance Kayira s’est pour l’instant solennellement déclaré candidat.

Quant aux grands partis qui structurent, avec le Rassemblement pour le Mali (RPM, parti présidentiel), la vie politique nationale depuis près de vingt ans – le Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/PASJ) du Pr Tiémoko Sangaré, allié du pouvoir, l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) de Tiéman Hubert Coulibaly, l’Asma-CFP de Soumeylou Boubeye Maiga, la convergence pour le développement du Mali (CODEM) d’Housseini Amion Guindo, bien malin qui prédira s’ils présenteront ou non un candidat.

Pour l’Union pour la République et la démocratie (URD) de Soumaila Cissé, principal parti d’opposition, le Fare Anka Wuli de Modibo Sidibé, l’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba) d’Aliou Boubacar Diallo et le Parena de Tiébilé Dramé, de discrets efforts sont en cours pour tenter de trouver un ou deux porte-étendard pour Koulouba 2018.

Une chose est sûre, les appétits s’aiguisent dans ces formations politiques. État des lieux de ces guérillas intestines dont les enjeux sont bien plus importants qu’il n’y paraît.

Guéguerre à l’ADEMA

Au sein de cette formation politique, certains militants n’arrivent pas à comprendre les faits et gestes de leur mentor. Pour eux, leur parti ne devrait plus figurer dans le gouvernement, ceci afin de se préparer pour la présidentielle de 2018.

Selon ces militants, il y a un défaitisme qui ne les satisfait pas. “Tout parti est créé pour conquérir et exercer le pouvoir d’État. L’accompagnement n’est pas la règle”, soutiennent-ils. Autrement dit, hors de question de participer au scrutin en accompagnant le RPM, qui n’aurait pas suffisamment partagé le pouvoir.  L’ex-ministre Dramane Dembélé, qui vient de lancer un Nouveau pacte social solidaire (NPSS) est-il le seul à défendre cette position au sein de son parti ? Pas si sûr…

Tension à la Codem et à l’APR

Depuis la fin de l’année 2017, différentes sections et sous-sections de ces formations politiques expriment leur opposition à se ranger derrière la candidature unique d’IBK. Elles mettent la pression sur leurs différents responsables pour que leurs formations elles-mêmes aillent à l’élection pour la conquête du pouvoir. Pour les militants de ces deux formations politiques, il faut remettre les partis “en ordre de bataille”. Il y a donc malaise au sein des partis à l’approche de la présidentielle, où les caciques se font de plus en plus insistants et discrets. Une position très claire pour la majorité des militants. À moins de revenir sur leurs propres textes ? Ou que les présidents des partis membre de la majorité présidentielle, qui souffle le chaud et le froid depuis plusieurs mois, acceptent de se décider, tout simplement…

Personne ne sait quelle sera leur position. S’ils sont sûrs de leurs liens avec IBK, qui semblent très solides, ils savent aussi que leur électorat sera divisé après le scrutin présidentiel. Alors que la bataille pour les législatives sera aux portes, juste après !

Ce qui n’empêche pas certains cadres à croire en une union des forces politiques pour sauver l’essentiel. “Cette alliance est probablement la seule manière de permettre au plus grand nombre, au RPM, l’ADEMA, l’UDD, l’ASMA…, de rester aux affaires. Tous s’en souviendront lorsque la question de la candidature unique devra être tranchée. Je suis sûr que la sagesse prévaudra…”, confie un baron du parti au pouvoir. Un scénario qui fait grincer des dents dans l’entourage de l’intéressé tout en faisant naître des sourires chez les observateurs de longue date de la vie politique malienne. En politique comme au football, on ne fait pas la passe à l’adversaire.

De là à dire que ces derniers auront le charisme et les soutiens nécessaires pour rassembler leur parti et l’électorat, il y a un pas que peu d’analystes osent franchir.

Attentisme des opposants                                                                                                       Au sein des formations politiques de l’opposition, c’est le silence total en ce moment. Peut-être pour mieux se concerter et répondre à l’appel (de Tiébilé Dramé) à une candidature unique ? Pour les leaders, il faut une alternance en 2018, car le régime actuel a montré ses limites.

Quant à tous les caciques écartés ou rétrogradés par le régime IBK, ils sont prêts à donner un coup de main à cette opposition pour faire bouger les lignes à la présidentielle de juillet prochain.

Au-delà des questions d’alternance, il est temps pour ces partis politiques et mouvements politiques de se définir une stratégie pour 2018. En commençant par décider s’il faut ou non présenter un candidat unique à leur sein. Equation d’ailleurs difficile à résoudre, vu les égos en présence.

 

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