La campagne électorale pour la présidentielle du 27 août 2016 a débuté ce samedi 13 août. C’est le président sortant et candidat à sa propre succession à la tête de l’État, Ali Bongo Ondimba (ABO), qui a ouvert le bal au stade de l’Amitié d’Angondjé, au nord de Libreville, devant 60 000 partisans.
« C’est l’homme de la situation », dixit Sylvia Bongo Ondimba
C’est l’épouse du président de la République Sylvia Bongo Ondimba qui a introduit son mari candidat à la tribune : « Je connais cet homme mieux que tout le monde. Depuis vingt-huit ans, je suis son compagnon de cœur. Il a été parfois vilipendé, parfois incompris, mais c’est l’homme de la situation », a-t-elle lancé, sous les applaudissements nourris de la foule. La marche pour une seconde victoire présidentielle et pour le vrai changement venait d’être lancée, selon les propos du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie-By-Nzé.
« À compter de ce samedi 13 août 2016, nous nous engageons à écrire, ensemble, un nouveau chapitre de notre histoire commune. Un chapitre qui va marquer durablement l’histoire de ce Gabon que nous aimons tant. Ce Gabon qui appelle de nous engagement permanent et ardeur au travail. Dans deux semaines, jour pour jour, nous irons aux urnes. Il s’agit d’un moment unique où chaque Gabonais devra participer au choix de celui qui présidera aux destinées de notre pays pour les sept prochaines années. Par notre participation massive à ce scrutin majeur, nous célébrerons non seulement notre démocratie, mais aussi et surtout notre indépendance et notre souveraineté », a dit Ali Bongo Ondimba, avant d’inviter ses compatriotes au changement. Un changement qui doit apporter l’égalité des chances pour l’accès à l’emploi, à la santé, à l’éducation et à la formation. Un changement qui marque la fin des privilèges indus, selon le candidat. « Pendant trop longtemps, les meilleurs emplois, les bienfaits et les opportunités n’ont été accordés qu’à certains privilégiés issus de bonnes familles, ou ayant des relations et des connexions politiques. Aujourd’hui, nous disons : Plus jamais ça ! Par des mesures concrètes que nous allons prendre, le programme pour l’égalité des chances nous permettra de garantir que la réussite de quelqu’un, je le redis, ne dépendra plus de ses affinités ou de son nom, mais de ses idées, de son travail, de son éducation, de sa formation et surtout de son mérite. »
Le président sortant a fait un bilan élogieux de son action à la tête de l’État pendant son premier septennat, notamment en matière de construction des infrastructures routières et sanitaires, ainsi que dans le domaine de l’assurance maladie et de la couverture sociale. « Regardez les progrès que nous avons réalisés dans le domaine des routes. Ces routes sont belles, elles sont réelles. Elles sont palpables. Chacun les voit, chacun peut les toucher… Regardez ce que nous avons fait avec la CNAMGS [Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale]. Grâce à cette couverture maladie et aux nouveaux hôpitaux, nous pouvons mieux lutter contre la maladie et la précarité. Les nouveaux hôpitaux nous permettent désormais de réaliser ici au Gabon des interventions médicales pour lesquelles, il y a quelque temps encore, il fallait évacuer les malades à l’étranger », a fait remarquer Ali Bongo Ondimba, reconnaissant au passage que tout n’est pas parfait et que beaucoup reste à faire, précisément dans les secteurs de la lutte contre le chômage des jeunes, l’accès à la formation, la lutte contre la pauvreté et l’autonomisation des femmes. « Les femmes par leur force, par leur fidélité et par leur engagement sont un moteur indispensable pour le développement de notre pays. Je compte m’appuyer fortement sur elles pour aider à la transformation de notre société et à l’émergence d’un véritable esprit d’entreprise », a dit Ali Bongo Ondimba. Il a rappelé à propos dans la foulée qu’il a décrété, il y a un peu plus d’un an, la Décennie de la femme gabonaise, en vue d’accélérer son autonomisation par un meilleur accès à l’éducation et à la formation professionnelle.
Des promesses
S’il est élu président de la République au soir du 27 août prochain, ABO promet de consacrer son prochain septennat à l’éducation, à la formation pour l’emploi des jeunes et à l’autonomisation des femmes. Pour y arriver, il envisage de « restructurer le système éducatif, afin de permettre aux jeunes Gabonais d’avoir des formations adaptées au marché de l’emploi ». Il compte poursuivre également les projets d’infrastructures et la diversification de l’économie, la consolidation de la paix et de l’unité nationale. Il voudrait aussi mettre un point d’honneur à l’amélioration du cadre de vie des Gabonais et à la création des opportunités d’affaires dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme, de la pêche, des infrastructures, des services et de l’industrie, avec le soutien des partenaires nationaux et internationaux.
ABO répond à ses adversaires sur sa filiation
Aux opposants qui contestent sa filiation ABO a donné une réponse claire est sans équivoque : « Je suis né à Brazzaville, le 9 février 1959, et ils le savent. Mon père s’appelait Omar Bongo Ondimba, ils le savent, mais ils font semblant. Ma mère s’appelle Joséphine Nkama Dabany, plus connue sous le nom de Patience Dabany, ils le savent, mais ils font semblant. Tout le monde sait que je suis le fils de mon père et de ma mère. Ces politiciens-là, ces ennemis du Gabon, ces perfides trompeurs le savent. Certains d’entre eux m’ont vu grandir dans la maison de mon père. Ils le savent, mais ils préfèrent vous mentir et vous distraire. Au Gabon comme en France, cette question avait déjà été réglée par la justice. Ils le savent, mais ils préfèrent vous distraire et vous mentir. Hier, vendredi 12 août 2016, la justice gabonaise, saisie par des opposants aigris et rongés par la haine, s’est librement prononcée sur cette question et a rendu un jugement définitif en ma faveur. Ce jugement a l’autorité absolue de la chose jugée. Il n’y a aucun problème sur mon acte de naissance, et encore moins sur ma filiation. » Le président candidat peut compter sur le soutien des sept partis de la majorité présidentielle, 17 partis de l’opposition, et 350 associations et syndicats mobilisés durant toute la campagne.
Les candidats de l’opposition entrent en scène dès ce dimanche avec Jean Ping. La campagne électorale prend fin le 26 août, tandis que le scrutin aura lieu le 27. Quatorze candidats sont en lice. De nombreux observateurs internationaux et nationaux ont été autorisés à superviser cette élection.