Depuis 3 ans, le projet d’élargissement du cimetière de Magnambougou dans la commune VI du district de Bamako suscite des oppositions entre la jeunesse et les riverains de la zone du cimetière, qui considèrent l’espace comme un emplacement public.
Dans le cadre de l’élargissement du cimetière, les jeunes de Magnambougou sont encore sortis le dimanche 08 octobre dernier pour clôturer l’espace vide aux alentours du cimetière, qu’ils considèrent comme le complément du domaine du cimetière. Le projet de la clôture dudit cimetière va à l’encontre des souhaits des riverains de la zone, qui utilisent tous les moyens nécessaires pour empêcher la réalisation du projet.
Les riverains s’opposent à la construction de la clôture sur cet espace, arguant que celui-ci est un emplacement public, donc un espace vert, et élargir la clôture du cimetière sur cet espace leur causera des désagréments en raison des odeurs des cadavres.
Alors que les constats démontrent que le cimetière de Magnambougou est rempli depuis un certain temps, on ne peut plus enterrer un cadavre sans déterrer un autre de côté. C’est dans cette optique que la jeunesse de Magnambougou, le comité du cimetière et la chefferie se sont liés pour lancer le projet d’élargissement de la clôture du cimetière. Malgré l’importance générale que revêt ce projet, d’autres s’y opposent.
Pour Hamidou Diarra, premier conseiller du chef de quartier de Magnambougou, cet espace existe depuis l’époque de l’UDPM, et à cette époque, il n’y avait même pas de lotissement dans le quartier. « Ce domaine est dédié au cimetière depuis le temps du président Moussa Traoré. C’est par manque de moyens et de financement que la clôture s’est limitée, laissant une partie de l’espace que certains considèrent comme un emplacement public sans mur.
En effet, pour donner plus d’espace audit cimetière, qui semble être plein, les jeunes du quartier se sont réunis pour élargir le mur, mais il y a eu des complications. Des riverains se sont opposés en estimant que le domaine ne relève pas du cimetière. Par contre, la carte du cimetière démontre que l’espace vide relève du domaine du cimetière.
Selon le premier conseiller du chef de quartier de Magnambougou, c’est la deuxième fois en trois ans que les riverains interrompent ce projet d’élargissement du mur du cimetière. Il indique que, « cette fois-ci, nous avons tous les documents nécessaires pour procéder à la construction, y compris l’autorisation émanant du domaine ».
Malgré l’autorisation de construction obtenue auprès des autorités compétentes, ils continuent de recevoir des lettres d’autres autorités leur demandant d’arrêter les travaux. Certains pensent que leurs efforts n’aboutiront à rien.
Il est à rappeler que plus de 5000 briques (4 tonnes de ciment) ont été détruites sur cet espace par des personnes dont les identités ne sont pas encore connues.
« Cet espace est le complément du domaine du cimetière, nous avons tous les documents et les autorisations nécessaires, avec la signature du maire de la commune VI. Nous avons envoyé des lettres au niveau de la police, du gouverneur du district, de la gendarmerie pour procéder à la construction du mur », a expliqué Papa Niaré, représentant de la jeunesse de Magnambougou.
Oumar Sawadogo
Source : L’Observatoire