Le Centre National de Promotion du Volontariat au Mali a fait l’objet d’une minutieuse vérification par la structure du Bureau du Vérificateur Général. Dans la foulée, il a pointé du doigt des insuffisances dans la gouvernance, qui ne garantissent pas la performance dans la gestion et la promotion de cette structure au Mali durant la période allant du 1er janvier 2019 au 31 octobre 2022.
Dans cette enquête menée par le Bureau du Vérificateur Général, il ressort que ‘’des insuffisances ont été constatées dans la gouvernance de l’entité, toutes choses qui ne garantissent pas la performance dans sa gestion et sa promotion. « Cette vérification a pour objectif de s’assurer dans quelle mesure le CNPV contribue à la promotion et à la gestion du volontariat au Mali et que les mécanismes mis en place lui permettent une gestion économique, efficiente et efficace des ressources allouées », cite le rapport. Et de préciser que les travaux de vérification ont porté sur le cadre juridique et institutionnel, les rôles et responsabilités des acteurs impliqués dans la gestion des activités, la gestion des conventions signées avec les partenaires, l’organisation et le fonctionnement du CNPV, le recrutement et la gestion des volontaires et le suivi et évaluation des volontaires.
Les insuffisances
En effet, les enquêtes ont relevé la non-adoption de la PNV et le manque des moyens humains, financiers, matériels et techniques pour sa mise en œuvre entament l’efficacité et l’efficience de la stratégie nationale de la promotion du volontariat. De même, il ressort que le CNPV ne pourrait être performant que lorsque l’effectif et le profil des agents ne seront en adéquation avec ses attentes. ‘’De ce fait, le taux d’exécution des activités du plan de travail annuel du CNPV n’est pas satisfaisant’’, pointe les enquêteurs.
S’agissant du recrutement et de la gestion des volontaires, il apparaît, d’après le rapport du BVG qu’entre autres, le CNPV ne respecte pas le processus de recrutement et de mise à disposition des volontaires aux structures d’accueil. « Il affecte des volontaires dans des structures n’ayant pas exprimé de besoin. Les volontaires, non plus, n’ont pas prêté serment. La base des données devant recueillir les informations sur les volontaires n’est ni exhaustive ni fiable et aussi ne permet-elle pas d’avoir des informations importantes sur les candidats au volontariat comme le profil, le domaine de compétence, le diplôme et la ville de résidence », précise le document.
En outre, il apparait que le renforcement des capacités des volontaires n’est pas effectué de manière optimale du fait de leur non-formation ou leur formation partielle, ayant comme conséquence la mise à disposition de volontaires insuffisamment qualifiés pour appuyer les structures d’accueil. En conséquence, celles-ci, n’étant pas suffisamment informées des droits et obligations des volontaires, ne payent pas convenablement leurs charges sociales.
Toutes ces insuffisances selon le Végal sont de nature à impacter négativement l’efficacité et l’efficience de la gouvernance administrative et financière du CNPV et ne garantissent pas la promotion du volontariat au Mali. Pour y remédier, la mission de vérification a suggéré des recommandations dont la mise en œuvre pourrait apporter une valeur ajoutée à la performance du CNPV.
A titre de rappel, le CNPV a été créé par la Loi n°2011-052 du 28 juillet 2011 et placé sous la tutelle du Ministère chargé de la Jeunesse et des Sports, Chargé de l’Instruction Civique et de la Construction Citoyenne. Il a pour mission la promotion et la gestion du volontariat national. A ce titre il est chargé de contribuer à l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale de volontariat ; élaborer et mettre en œuvre une stratégie de communication autour du volontariat ; favoriser la création des associations des volontaires ; valoriser le volontariat ; développer la coopération et le partenariat avec les organismes similaires publics ou privés, nationaux ou étrangers ; gérer les volontaires ; former les volontaires ; suivre et évaluer les volontaires et les structures d’accueil.
Ahmadou Sékou Kanta
Source : L’Observatoire