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Effondrement d’un Immeuble à l’ACI 2000 : Le Rapport d’enquête semble être très léger !

L’Essor du Jeudi 15 Octobre 2015, a révélé un pan du rapport d’enquête attendu sur les causes de l’effondrement de l’Immeublede Baïba KOUMA à l’ACI-2000. Cet Immeuble en finition avait 8 niveaux (Rez-de-chaussée et 7 étages). Il s’est effondré dans la nuit du 21 au 22 Septembre 2015. Le Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat a ordonné une enquête dont un pan vient d’être révélé.

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A la lecture de la présentation de ce rapport, le schéma d’enquête semble être un simple questionnaire très léger par rapport au sinistre. On dit que les enquêteurs se sont focalisés sur les manquements aux normes.

Ce questionnaire n’est pas suffisant comme résultat. Il devrait avoir des investigations réelles, techniques et scientifiques.

Bamako a connu trop d’accidents de ce genre pour se contenter de simples manquements aux normes.

Il est important de noter que toutes les phases de la construction doivent avoir leur fiche d’enquête séparée: pour cela les paramètres et facteurs de capacité portante du sol sur lequel l’Immeuble à être bâties paramètres nous amènent à vérifier 3 indices : la cohésion, l’angle de frottement interne du sol, la masse volumique du sol.

La reprise du calcul des charges permanentes et celles d’exploitation doit permettre de savoir si les fondations réalisées étaient celles qu’il fallait en particulier. Des constructions de ce genre optent généralement pour des fondations avec des plots, des puits et des longrines.

L’Etude du sol doit permettre également de calculer le tassement subi par l’Immeuble, les causes et leurs effets sur la stabilité de l’Immeuble.

 

L’interprétation des essais de sol et le choix des fondations doivent clarifier la validité de l’option prise par le Bureau d’Etude en ce qui concerne la transmission des charges, le dimensionnement  des  structures portantes, les dispositions constructives  des  poteaux, colonnes et poutres.

 

L’application de la descente de charges, reparties ou concentrées sur des éléments porteurs (poteaux) en béton armé devrait être approuvée par le bureau de contrôle désigné par le Propriétaire de l’Immeuble.

 

La vérification des diagrammes de déformations et contraintes en flexion simple, des armatures principales dans les zones tendues, le calcul des effets produits dans les sections par l’effort tranchant ; les poteaux soumis à la compression et à la traction va prouver que quelques soient les sollicitations des différents types de poussées que l’Immeuble peut résister.

 

En outre d’autres aspects non moins importants doivent être vérifiés à savoir les essais effectués sur les éprouvettes de béton en compression à 7,14, 21 et 28 jours et l’acier en traction ; la liaison béton acier,la carbonisation des bétons, la corrosion des aciers, le recouvrement longitudinal et horizontal des armatures.

Notre visite sur les lieux nous a permis de constater que l’enrobage des aciers des poteauxest inférieur à 3 cm. Cela voudrait dire que non seulement les armatures ont travaillé à l’Etat limite de service jusqu’à atteindre l’allongement de rupture, mais que le béton n’a pas été sollicité pour prendre en charge les efforts de compression auquel il était soumis.

Le diamètre nominal des aciers pour un tel type de construction ne doit pas être inférieurà 20 avec une section d’acier par poteau principal d’au moins 30 cm2.

Quant aux espacements des cadres-étriers nous avons constaté qu’ils varient de 20 cm à 30 cm contre 10 à 16 cm d’espacement normal.Par conséquentl’espacement des cadres-étriers n’était pas dans les normes. L’Effort tranchant est devenu important et a pu cisailler les poutres quine contenaient pas d’armatures nominales normales, ni cadres-étriers respectant les écartements normaux.

Nous avons également constaté des éclatements de poteauxfaute de ceinturages adéquats par les cadres.Depuis l’effondrement de l’Immeuble, le Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat devrait prendre des dispositions pour consigner tous les acteurs impliqués dans la construction de l’Immeuble en question. Il s’agit de l’Architecte, du Bureau d’Etude qui a effectué le calcul de la structure de l’ouvrage, le laboratoire qui a fait le sondage du sol, le Bureau de contrôle qui a approuvé les notes de calcul. Les ordres des Architectes, des Ingénieurs Conseils, les Laboratoires de Génie Civil s’attendent à un rapport détaillé et complet.

Vivement le rapport définitif pour situer les responsabilités. Il est reconnu au Mali que rarement les enquêtes aboutissent. Même si elles aboutissent, les rapports ne sont pas publiés et des poursuites ne sont jamais entamées.

Par la faute des responsables en charge de la gestion de la construction et le schéma non fonctionnel du circuit d’approbation des documents permettant d’avoir l’autorisation de construction, le Mali commence à payer un lourd tribu par l’amateurisme et la négligence. Comment voulez-vous qu’un Maire, enseignant de son état, conseillé par un technicien de niveau Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP) puisse valablement apprécier les études Techniques d’un Immeuble R+7 ?

Nous pensons qu’à ce niveau, la structure centrale de la Direction de l’Urbanisme doit s’impliquer pour approuver tous les documents relatifs à l’obtention de l’autorisation de construire pour des Immeubles qui dépassent R+2, cela est une tâche urgente du Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Les lois doivent être plus rigoureuses désormais dans ce sens.

Source: Carrefour

 

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