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Education et formation professionnelle : ALLIEES NATURELLES

La complémentarité entre la carte scolaire, la carte universitaire et la décentralisation de la formation professionnelle est une évidence car la formation professionnelle et l’employabilité des jeunes constituent un des objectifs de l’action éducative

Mahamane Baby ministre Emploi Formation professionnelle porte parole gouvernement

La revue politique de l’éducation et de la formation professionnelle a fait l’objet d’échanges francs vendredi à l’hôtel Salam. C’était en présence des ministres en charge de l’Education et leur homologue de l’Emploi, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne et de nombreux partenaires techniques et financiers (PTF). Ce brainstorming entre partenaires est la suite logique de la revue technique, tenue il y a quelques jours. Vendredi, les ministres en charge de l’Education, et de la Formation professionnelle ont présenté les grandes conclusions de cette revue technique aux PTF afin d’obtenir leur accompagnement. Chaque ministre a analysé les défis à relever par son département à court, moyen et long termes.
Le ministre de l’Education nationale, Kénékouo dit Barthélemy Togo, a axé, en trois points, son propos sur les grandes conclusions de la revue de 2014. Il a ainsi mis l’accent sur ce qui a été réalisé, ce qui est en cours de réalisation et le reste. Il a évoqué la mise en œuvre des principales recommandations de la revue de 2014, résumé les débats de la revue conjointe du secteur de l’éducation et de la formation professionnelle de 2015 et analysé les recommandations de cette session. Les 37 recommandations de la revue de 2014 ont connu un taux de réalisation de 56,75%. 21 ont été réalisées, 7 sont en cours de réalisation et 9 restent encore à mettre en œuvre.
Ces recommandations ont trait aux données et indicateurs du secteur de l’éducation, à la gestion des ressources humaines, à l’amélioration des rendements scolaires, à la formation des enseignants et à la pratique de l’approche par compétences, etc. Elles comprennent aussi une requête pour l’élaboration d’un nouveau programme décennal de l’éducation.
Des efforts ont été déployés dans la mise en œuvre de ces recommandations même si des insuffisances persistent toujours, liées à la non fonctionnalité de commission thématiques, à l’absence d’un plan de mise en œuvre des recommandations et à la non diffusion de l’aide- mémoire, témoigne Kénékouo dit Barthelemy Togo.
Les débats sur la revue 2015 constituent le second point de grandes conclusions de la revue de 2014. Ils portent sur trois thématiques : la question enseignante ; la gouvernance et la professionnalisation des filières en lien avec l’employabilité des jeunes. Ces préoccupations sont communes aux trois départements. Leur résolution nécessite une collaboration étroite entre des départements déterminés à faire de notre système éducatif un système de qualité. Le ministre Togo, sur cette question, a présenté l’enseignement supérieur comme une locomotive, dans la mesure où son intervention, en amont, détermine le niveau de compétence des enseignants dans l’exercice de leur métier dans l’enseignement secondaire, normal et professionnel.

APPROCHE HOLISTIQUE. La question enseignante ne trouvera donc de solutions durables que dans une approche holistique impliquant tous les départements et les autres partenaires. Sur la gouvernance du système éducatif en mode décentralisé, le ministre de l’Education nationale a jugé indispensable l’implication effective des trois ministères pour assurer la gestion en nombre et en qualité des enseignants et des administrateurs scolaires. La complémentarité entre la carte scolaire, la carte universitaire et la décentralisation de la formation professionnelle devient une évidence à ce niveau. Enfin la formation professionnelle et l’employabilité des jeunes constituent des objectifs de l’action éducative dont la transversalité et l’importance ne sont plus à démontrer.
Le ministre de l’Emploi, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne a évoqué, pour sa part, le douloureux souvenir des drames de la migration qui nous interpellent tous, car le déficit de formation professionnelle des jeunes en est une des causes profondes. Mahamane Baby a insisté sur la formation professionnelle devenue un épineux problème au Mali, avant de regretter la crise de formateurs professionnels, même au niveau de notre fonction publique.
Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, les départements en charge de l’Education et celui de la Formation professionnelle doivent décider de mutualiser et de coopérer dans les domaines en partage. Me Mountaga Tall plaidera aussi pour son département en demandant de le soutenir parce que la question de la technologie et de l’innovation est une urgence que l’enseignement supérieur seul ne peut réaliser.  Nous vivons dans des sociétés de savoirs qui ne connaissent pas de frontières, il faut donc faire de la question de la technologie et de l’innovation une préoccupation nationale. « Il faut faire de l’enseignement supérieur un espace qui construira des stratégies, afin d’attirer les jeunes vers les filières scientifiques », a souligné Me Tall.
Au nom des PTF, Mme Béatrice Mayer de la coopération suisse a pris l’engagement d’accompagner les trois départements dans la réalisation des recommandations précitées. Les PTF sont en phase avec les responsables de la revue politique de l’éducation et de la formation professionnelle dont ils partagent les thèmes et les conclusions des travaux. Ils ont tout de même émis quelques souhaits tels que l’accent particulier à mettre sur la qualité de la formation des enseignants, un plan de carrière pour eux et l’amélioration du curriculum. Le thème de la gouvernance n’a pas non plus échappé aux échanges. Les PTF ont constaté que beaucoup de gens impliqués dans la gouvernance ignorent ses mécanismes de fonctionnement. Sur ce point, ils souhaitent un travail de communication. Une mise en cohérence entre la formation professionnelle et les besoins réels du pays a aussi été un de leurs souhaits.
Ils promettent d’appuyer le Mali pour la reprise des cours dans toutes les écoles sur le territoire national. Ils feront de même pour le maintien des enfants à l’école, la collaboration entre les secteurs public et privé ou encore l’insertion des diplômés des écoles coraniques afin de leur assurer un avenir. La signature de l’aide-mémoire a mis fin à la cérémonie.
C. DIAWARA

source : L Essor

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