Face aux délestages de ces derniers temps, le DG de la société Énergie du Mali, Boubacar Keita était sur les antennes de l’ORTM pour édifier sur les mesures en cours afin de soulager les consommateurs. Aux dires du DG, ces coupures s’expliquent soit par des défaillances sur les câbles d’alimentation souterraine soit les défaillances dans certains postes. Ce qui a le plus frustré, c’est l’arrivée annoncée d’experts étrangers pour la maintenance de nouvelles acquisitions d’EDM.
Après tant d’années d’expérience, comment un tel problème de ressource humaine puisse être posé au Mali. Sur les réseaux sociaux, ces propos ont fait l’objet de nombreux commentaires. Pour beaucoup, il ne saurait manquer d’ingénieurs au Mali pour faire ce travail. Si pour les uns la question de transfert de compétences entre sociétés fournisseurs et acquéreur est aussi vieille que la révolution technologique, EDM est tout simplement victime de son ‘’dibi-dibi’’, en matière de recrutement. « Il y’a beaucoup d’ingénieurs ici ou soit des étudiants maliens qui ont étudié ailleurs et qui peuvent gérer ce problème de groupe. Seulement, entre directeurs ils ont des dessous de table en donnant du marché à l’extérieur ». Ces débats font l’objet de votre facbookan du jour !
Baye Coulibaly : ce n’est pas une question de disponibilité ou pas d’ingénieurs en mécanique pour l’entretien des machines d’EDM-SA comme ont voulu faire porter certains usagers, les explications du DG de EDM-SA.Les groupes électrogènes conçus pour équiper les centrales d’énergie des sociétés sont des montres mécaniques. Leur entretien demande une haute expertise que seul le constructeur détient. Il ne le vend pas et n’est pas prêt à la vulgariser, quel que soit le prix. Vous comprenez l’intérêt financier qui est dernier ce fait et geste. (Un constructeur ou une société vous vend ses équipements, mais jamais sa technologie, son savoir ou savoir-faire)…
Mohamed Amadou : ça ne tient pas. Pourquoi attendre aujourd’hui pour entretenir les groupes sachant bien que la grande chaleur approche ? Qu’a fait Edm depuis des décennies pour soulager les populations ? Vous vous êtes contentés de l’existant et puis c’est tout.
Youssouf Doumbia : Oui, Baye tu as raison en disant que les entreprises ne livrent pas leur secret. Mais je te rappelle l’exemple de la Chine. En achetant des Airbus et des TGV, la Chine a exigé clairement un transfert de technologie. Obligeant les deux entreprises à installer une partie des chaînes de montage en Chine et partager tout avec les ingénieurs de ce pays.
Ibrahima Sinsé Bagayoko : EDM, celui qui cherche le problème n’aura jamais la solution ! Plus de 70 % des ingénieurs certifiés qui ont assuré la maintenance des mêmes groupes électrogènes, dans les mines d’or, pendant les 20 dernières années étant employés de la manutention africaine ont été recrutés par EDM.
Adama Diarrakai : à quand la libéralisation du marché de l’énergie ?
Ali Gakoye : en fait, c’est un secteur dont l’État devrait garder le monopole pour le bienêtre des populations, mais malheureusement les intérêts personnels l’emportent sur ceux généraux.
M’Bouillé Maiga : personne ne voudra venir parce que vous ne pouvez pas payer le vrai prix de l’énergie. D’où, le palabre constant entre l’État, les investisseurs privés et les partenaires techniques et financiers.
Yaya Yattabari : la peur de la puissance coloniale, et les sous-fifres en exergue empêchent tout processus de libéralisation en la matière. Ils se complaisent dans la bêtise et/ou par lâcheté. Si le directeur de L’EDM s’exprime publiquement sur l’incapacité de nos gros spécialistes à dépanner les centrales électriques, alors il sait de quoi il parle. Ce n’est pas le citoyen lambda qui fait des suppositions.
Les gens se sentent frustrés, évidemment parce que l’individu lutte toute sa vie pour étouffer ses lacunes et ses incapacités.Avec ce système éducatif digne de nègre, nous avons malheureusement toujours bénéficié des ouvriers intellectuels d’une qualité médiocre à qui nous avons demandé de former d’autres ouvriers intellectuels encore plus médiocres.
Bruce Diop : la complaisance n’a-t-elle pas permis à des individus de se créer un doctorat au vu et au su de tout le monde. Faux titre, fausse connaissance. Des cadres A, niveau BT. Déjà, une bouche pleine de bonnes cacahuètes est dégoûtée par une seule mauvaise graine, et si c’est presque.
Mamadou Banne : nous avons eu l’une des meilleures écoles techniques de la sous-région. Cependant, EDM ou EDM les techniciens et cadres sénégalais ne sont pas pareils. Regardez la différence entre nos deux pays, en matière de réponses face au COVID-19. Le Sénégal invente ses propres tests, qu’il utilise à grande échelle. Il soigne convenablement ses malades, résultat, 10 morts sur 1000 cas confirmés, alors que nous sommes à 32, malgré l’arrivée tardive de la maladie chez nous. Il ne sert à rien de s’en offusquer, il faut changer de comportement. 50/50, le résultat est connu. Cependant, évitons l’amalgame, le concept de diplôme ne peut être en cause, mais les diplômes sans valeur si !
Abdel Rahamane Sy : mon cher, même si tu es expert, connais-tu le mode de recrutement de l’EDM ? Il y’a beaucoup d’ingénieurs ici ou soit des étudiants maliens qui ont étudié ailleurs et qui peuvent gérer ce problème de groupe. Seulement, entre directeurs ils ont des marchés sous table en donnant du marché à l’extérieur. Nous savons comment ça se passe.
Hamidou N’djim : très bonne analyse, l’urgence aujourd’hui, c’est l’éveil de conscience national sur la base de l’effort.
Touré Abdoul Karim : Hamidou N’djim, voilà une façon de poser les faits pour se donner l’énergie de bâtir au lieu de rester dans ce mensonge à soi…
Cheickna Amala Diakité : comme l’autre le disait, chez nous, le diplôme est une fin en soi et non un moyen vers une fin.
Mohamed Haoussa : ce n’est pas forcément qu’on n’a pas d’expert en cette matière. Il se peut que la marque qui fournit les groupes assure elle-même leur maintenance. Et si elle n’a pas de représentation à Bamako, on va la chercher là où elle est.
INFO-MATIN