Les habitudes, comme les convictions, ont la vie dure. Les déclarations de certains responsables du MNLA membres à part entière de la CMA sonnent comme le glas du processus qui a trimballé l’ensemble national et la communauté internationale deux années durant en Algérie. Encore et encore, des frères égarés ont actualisé leur provocation au détriment du vivre ensemble et de notre diversité culturelle. Parce que, c’est devenu une occasion pour certains de maintenir le rythme de la provocation, d’entretenir la propagande. Cette année, une déclaration attribuée au Conseil révolutionnaire du MNLA affirme que le processus de partition est irréversible et interviendra par tous les moyens.
Ceux qui attendaient de la CMA, à travers son allié du MNLA, une preuve de sincérité de son attachement à l’unité nationale et qui caressent l’espoir de la voir conjuguer au passé ses ambitions séparatistes sont désormais édifiés, à travers une déclaration des responsables du MNLA.
Une fois de plus, une fois peut-être de trop, contre toute attente, malgré tout ce qui a été fait et dit, en dépit de sa signature et de sa parole, le MNLA a remis ça !
Elle a encore célébré hier jeudi 6 avril dans les zones qu’elle contrôle sa fantasmagorique indépendance de l’Azawad. Lors de la célébration d’une chimérique indépendance, le Conseil révolutionnaire du MNLA, s’inscrivant contre l’Accord, estime que le « peuple de l’Azawad n’a plus d’autre choix que d’inscrire désormais sa démarche dans la reconsidération irréversible des concessions politiques antérieures pour ne compter que sur lui-même et se protéger par tous les moyens contre les ennemis.»
Avant d’ajouter « chaque azawadien est invité à jouer sa partition dans la lutte de libération pour répondre au rendez-vous de l’histoire » pour une chimérique Azawad qui n’est reconnue par personne ni à l’intérieur ni à l’extérieur du Mali qui est et restera un et indivisible.
Cette année, l’énième provocation se tient alors que la confiance entre la CMA et les autorités de la transition a pris un coup à cause de ce que les mouvements armés appellent le blocage du processus de l’Accord par la faute de l’Etat et de leur rejet du processus de rédaction de nouvelle constitution, sans compter le survol des forces armées maliennes de certaines villes du nord du pays considéré par la CMA comme une violation du cessez-le-feu de 2014 et de la provocation.
Dans l’un ou l’autre cas, en plus des propos de va-t-en guerre du MNLA, comme l’année dernière, c’est un autre coup de Jarnac contre le processus de paix et de réconciliation nationale, en plus des désaccords sur des chapitres de l’Accord. Résultat : c’est un coup de canif dans la restauration de la confiance indispensable à la mise en œuvre de l’Accord.
Ceux qui accusaient le gouvernement de mauvaise volonté et de mollesse à propos de la mise en œuvre de cet accord sont désormais édifiés sur la sincérité, la franchise et la loyauté du MNLA et de son allié de la CMA. Chacun comprendra désormais pourquoi ces rebelles, ces derniers temps, ne cessent de parler de ‘’l’auto-détermination du peuple de l’Azawad’’.
Si «la trahison est une question de date», le respect des engagements serait-il pour le MNLA et la CMA une question de posture et d’avenir ? Que les fiers descendants des hommes d’honneur et de dignité de l’Adrar des Ifoghas, n’oublient cependant point dans l’œuvre de construction, de consolidation et de défense de l’unité nationale, tout est susceptible d’être pardonné, excepté que l’action soit faite pendant qu’il est temps.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin