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Éditorial : législatives, attention danger

L’échéance est claire depuis la publication du dernier rapport du Secrétaire général des Nations Unies, le 28 décembre 2018. ‘’J’appelle donc toutes les parties à redoubler d’efforts et à continuer de prendre immédiatement des mesures concrètes pour appliquer, sans retard, les principales dispositions de l’Accord visées dans la Feuille de route du 22 mars, afin d’améliorer concrètement les conditions de sécurité et la réalisation d’un développement durable, y compris l’accès aux services sociaux de base’’, intimait-il en guise de recommandions dans ledit rapport. Toutefois, par les canaux diplomatiques, l’on apprend que c’est presque un ultimatum qui est lancé aux autorités nationales. Ce qu’ils appellent pudiquement dans leur milieu une ‘’pression amicale sur les Parties maliennes.

Pourtant, à moins de 4 mois de la date fatidique, les tergiversations se poursuivent.

Il est vrai que le 12 octobre 2018, la Cour constitutionnelle a jugé que le mandat des députés pourrait être étendu sous réserve qu’une loi organique pertinente soit adoptée. Le 24 octobre 2018, le Conseil des ministres a approuvé un projet de loi portant prorogation du mandat des députés jusqu’au 30 juin 2019, qui a été adopté le 22 novembre 2018 par l’Assemblée nationale. Il a également approuvé un projet de décret abrogeant les dates des élections législatives.

Mais ce n’est pas un sauf-conduit comme voudraient le croire certains qui ont vite été désappointés. Parce qu’autant l’Arrêt de la Cour s’appuyait sur ‘’ des difficultés sérieuses, consécutives à une situation exceptionnelle’’ soulevées par le Président de l’Assemblée pour donner son avis favorable ; autant ces difficultés doivent être levées. Ce qui n’est visiblement pas le cas encore.

Dès lors, les certitudes se sont ébranlées et le doute s’installe, et même confortablement. Le Chef de la Majorité présidentielle, Bokari TRETA, dès à présent, appelle ses camarades à jouer la carte de l’anticipation, en envisageant un plan B en cas de non tenue des élections à date échue.

Le Premier ministre, le messie qui a vaincu tous les scepticismes en organisant au forceps la présidentielle de 2018 s’est lui-même laissé prendre les pieds dans la nasse simpliste de la facilité des « y a qu’à » et n’affiche plus la grande sérénité qui était la sienne.

Conséquence : la menace est plus que jamais réelle de s’installer dans un cercle vicieux de reports, alors qu’une et une accumulation de reports lacérerait davantage notre démocratie dont le système électoral est en passe de faire l’unanimité contre lui : il ouvrait grand la porte à beaucoup de pratiques peu recommandables. Alors que tous les scénarios semblent envisageables, le Gouvernement continue d’entretenir une savante ambiguïté sur le dossier ; d’autant plus qu’il n’a pas toutes les cartes en main. Ce qui ne présage rien de bon, parce qu’après la présidentielle organisée dans les conditions contestées ; il est attendu de pied ferme sur les législatives. Il vaut mieux pour lui être à hauteur de mission de l’organisation de ces législatives.

PAR BERTIN DAKOUO

 Info Matin

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