Le Mnla use du double jeu à merveille. A la suite des graves agressions à Kidal, des prises et libérations d’otages à Tessalit, le Mnla, mine de rien, se retrouve à Bamako, en compagnie du président par Intérim. Selon nos sources, ils ont même dirigé la prière.
Quel honneur ! Pourtant, certains pensaient qu’ils ressemblent aux croisés.
Non ! Il faut faire la distinction. C’est dire que les enturbannés peuvent tromper, car certains d’entre eux pensent qu’il faut continuer à dialoguer là où d’autres disent : Non, Azawad !
C’est cette dualité qui fait que quand certains continuent à mettre la pression, d’autres, tapis dans l’ombre, attendent la fin pour négocier : bien sûr, de préférence quand ils se retrouvent en position de faiblesse. C’est dans leur logique. Ils soufflent le chaud et le froid, manient le fusil et la négociation. Ils savent aussi accorder leur violon avec la communauté internationale, à qui ils promettent la déconnexion, c’est-à-dire, de lutter contre les narcoterroristes et dépister des otages.
C’est la ruse des hommes bleus des sables du désert. Ils arrivent à convaincre les moins perspicaces, qu’ils sont des gens opprimés, prêts à dialoguer et dès qu’ils se retrouvent en bonne position, ils sortent de l’ombre par surprise et bondissent pour se faire entendre des médias internationaux. Après ces actes devenus coutumiers, ils redeviennent des innocents qui ne cherchent que la paix. On assiste régulièrement au même spectacle et cela continue.
Baba Dembélé
Source: Le Journal