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Éditorial : Entrer dans la quatrième République en marchant à reculons ?

Affreuse question, certes. Mais qui a souci de la pérennisation des acquis de la Transition et qui ne souhaite point que le Mali redevienne un Etat failli à la merci des ennemis qui ne manquent pas et qui n’ont d’ailleurs jamais cessé d’être à l’affût, il faut la poser avec acuité. Entrer dans l’histoire est une marche en avant résolue et non jamais une marche à reculons, les yeux rivés sur la nostalgie des malfaisances passées.

La tentation d’anéantir tous les efforts abattus pour reprendre l’initiative historique est si grande que les mauvaises habitudes ont la vie extrêmement dure, contre lesquelles il faut des thérapies de choc et non de simples pansements dans un dispensaire dépourvu. Le diagnostic est là : notre pays a tant souffert du déficit patriotique chez ses fils qu’il était devenu comme un champ de ruines. La Révolution du 26 mars 1991, censée être le remède de cheval pour le guérir, a donné plutôt l’occasion à tous les détenteurs de petits couteaux pour venir, le plus souvent de très loin, le dépecer sans retenue. La kleptomanie des gouvernants n’a même pas épargné l’armée, pourtant épine dorsale de l’Etat et du peuple. Bref, le mouvement citoyen du M5-RFP a mené la lutte opiniâtre contre le dernier maillon de la kleptomanie qui, puissant soutenue par l’impérialiste incorrigible, a été mis hors-jeu par de vaillants jeunes officiers de l’armée nationale le 18 août 2020. Malheureusement, neuf mois de tergiversations, voire de compromissions pour le violeur d’hier, ont fait peser sur le résultat du soulèvement populaire une chape de plomb qui ne visait rien d’autre qu’à éliminer les auteurs, militaires et civils, du pronunciamiento du 18 août 2020 et remettre le Mali sous les rênes courtes et capricieuses de la prédation internationale.

Mais il est écrit sur des tablettes inatteignables que le Mali est un pays béni. Master Soumy parle de la main de Dieu qui nous tient, ce qui se révèle vrai au fil des mois. Volonté divine, il faut le croire, la rectification de la Transition intervient le 24 mai 2021. L’aile militaire accorde sa confiance à l’aile politique de la Révolution commencée le 05 juin 2020. Un tandem, semblable à celui incarné par Hô Chi Minh et le Général Giap au Vietnam,  prend les rênes de l’Etat. Le Colonel Assimi Goïta et Dr. Choguel Kokalla Maïga sont désormais au coude à coude, à compter du 07 juin 2021 (ou du 11 juin, si l’on veut) pour sauver le Mali. Le bienheureux couple a l’onction du peuple, on l’aura vu régulièrement. Les deux ont surtout la bénédiction de l’homme de Dieu, patriote jusqu’à la moelle de ses os, le Chérif de Nioro de Nioro du Sahel, qui, pour la première fois de sa vie, en plus de 80 ans, quitte son bled pour venir assister à un forum politique, les assises nationales de la refondation. M’Bouillé, le vénérable, fait passer en aparté un message extrêmement particulier. Les oreilles des murs l’ont capté pour que le peuple le sache et en soit le témoin. « Vous deux (Assimi et Choguel), je vous invite à vous entendre, à ne point vous séparer. Notre Mali est entre vos maons, Allah vous bénira unis et solidaires. » La question est aujourd’hui de savoir si les deux ont démérité. Non, ils n’ont pas démérité. En synergie, avec des ministres dévoués tel Ibrahima Ikassa Maïga au cœur de la réflexion pour la refondation de notre patrie, le Mali enregistre des avancées significatives. L’armée nationale s’est remise en état de combativité en acquérant des moyens de sa mission tels qu’elles n’en avaient jamais eus. Les ennemis savent désormais ce qu’elle vaut, selon le ministre de la Défense, Colonel Sadio Camara. Sur les fronts économiques et financiers, le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, déploie sans cesse des trésors d’intelligence et d’énergie, pour doter notre pays immensément  riche mais incroyable pauvre. La diplomatie, quant à elle, sous la houlette de Son Excellence Abdoulaye Diop, telle une graine qui a retrouvé l’écosystème qui avait été détruite, fait partout valoir la respectabilité. Le peuple malien a repris confiance en lui-même et il prouve au fil des épreuves sa résilience légendaire et son attachement viscéral à la patrie. Sur le plan politique, loin d’être confisquées, les libertés individuelles et collectives n’ont pas souffert. Les réformes politiques et institutionnelles refusées hier pour des raisons d’agendas inavouables ont été menées avec hardiesse.

Mais pourquoi aujourd’hui tant de vacarme de vautours déchaînés, de crocodiles et autres hyènes affamés qui, au nom d’on ne sait quelle inclusivité, cherchent à ce que l’on se débarrasse de Dr. Choguel Kokalla comme des chaussettes usées. L’un de ces individus, en réalité cinquième colonne pour réaffecter le Mali aux colons insatiables, avec une impolitesse indigne d’un jeune malien et d’un futur dirigeant du Mali, a même cru devoir se moquer de la maladie du Premier ministre, qui ne peut être que son père, non d’ailleurs sans s’improviser comme spécialité du coup d’Etat du 18 août 2020, brandissant du coup dans les mémoires le spectre d’une triste histoire entre les capitaines Thomas Sankoré et Blaise Compaoré. Un autre comploteur, forgeron défroqué de Coumaïra, mafieux des cartels d’hier, ne s’est pas gêné d’annoncer, en lieu et place du Colonel Assimi Goïta, la nomination future d’un Premier ministre de son goût. Sommes-nous désormais en République des sacrilèges ou attendons-nous d’entrer la tête haute dans la quatrième République ? Non, le Mali doit s’extirper pour de bon de la nasse des ambitions sordides.

Amadou N’Fa Diallo

Le National

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