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Éditorial : dangereuse Opération de déminage

Complexe, le dossier de la réforme administrative reste hautement inflammable et le Gouvernement compte visiblement éviter d’attiser les tensions à ce sujet. Chat échaudé craint l’eau froide : en 2018, il a subi une volée de bois vert, le contraignant à une suspension du processus.

On se rappelle qu’au cours de son point de presse du lundi 12 novembre 2018, à la Maison du FSD, à ACI 2000, Bamako, ‘’le FSD lance un appel au boycott des «concertations régionales » par toutes les forces vives du pays. Il invite les partis politiques, les organisations populaires, les syndicats et les associations représentatives des communautés, les chefs coutumiers et religieux à se concerter pour opposer une résistance résolue aux projets irresponsables de déstabilisation du Mali’’. Cette position est inchangée, synonyme que les concertations se feront sans elle.

La posture du FSD qui repose sur des arguments étayés, lors du point de presse ci-dessus cité, ne devrait pas être mise sur le compte d’un antagonisme politique ; d’autant plus que les populations de Gao, elles également, y ont opposé un niet catégorique. La visite du Premier ministre n’y a rien fait.

Pour le Gouvernement, il devrait s’agir de mieux déminer le terrain. Dans cet exercice, plus les ambiguïtés persistent, plus grossit la menace de finir dans le maelstrom.

Hélas, nul recul, nul effort d’analyse rationnelle n’est creusé, afin d’éviter les écueils du passé.

Il y a peut-être une raison plus insidieuse à rebeloter, en reprenant les mêmes pour recommencer, quand la revendication d’un ‘’dialogue de haut niveau devant aboutir à un accord politique global’’ est quasi intacte.

Quant à l’escalade de la discorde entre le Gouvernement et l’Opposition, elle reste une certitude.

Pourtant, le Gouvernement devrait être capable de proposer des réponses socialement et politiquement ajustées au plus près des aspirations des populations. Manifestement, cette réforme n’arrive pas en tête dans l’ordre des priorités de leurs aspirations. Elle fait même l’objet de défiance de la part de certaines sensibilités de la société qui y voient un danger pour la stabilité de l’État. La reconduction d’un tel projet fortement contesté, ressemblerait à une plongée dans la nuit agitée.

Le Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle, ne sort pas non plus des sentiers battus par la forme de ses ‘’consultations inclusives et participatives’’ portant sur l’organisation des Forums citoyens dont on ne devrait logiquement pas attendre grand-chose. ‘’An ka taa dron’’, la voie est grand ouverte pour la fuite en avant, la mascarade et, probablement, jusqu’au purgatoire. Or, pour ce Mali, la pertinence et l’opportunité des choix devraient être le breuvage quotidien de ceux qui ont lourde charge de hisser à nouveau très haut ce pays, d’en faire celui de nos rêves. Mais, la conscience de ce principe semble déserter les décideurs qui n’ont peut-être pas une vision holistique de la situation du Mali. Autant dire que les mines ne sont toujours pas désamorcées…

PAR BERTIN DAKOUO

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