Les vrais prédateurs, les pires fossoyeurs des valeurs de la démocratie ne sont pas ceux que l’on pense, mais les acteurs de l’avènement de la démocratie eux-mêmes car l’oubli du sacerdoce, les enseignements démocratiques, les origines de la démocratie chez nous au Mali, les qualités attendues des hommes politiques par le peuple, la dignité, conduit aux pires reniements.
C’est cela qui est mortel pour un peuple, et c’est cela que je crains le plus pour le peuple malien. Si l’on devrait révéler l’origine secrète et la nature intime de chaque dirigeant du régime d’IBK, beaucoup de personnes qui se prennent pour ce qu’elles sont, verraient alors la distance qui sépare leur origine des hauteurs où elles se trouvent présentement perchées. Ce qui se passe dans notre démocratie actuellement, c’est la personnalisation du pouvoir. Le Président de la République doit évidemment assumer sa fonction avec dignité et avec la hauteur de vue qui convient à sa responsabilité historique de rassembleur de la nation. A ce titre, il doit créer des liens de confiance avec toutes les couches de la Nation.
Nous les maliens, faisons désormais la différence entre l’homme politique et l’homme d’Etat. Ils ont pour le second une considération qu’ils n’accordent pas au premier et ils reconnaissent rarement à un homme politique la qualité d’homme d’Etat, c’est d’abord qu’ils l’estiment capable d’exercer les plus hautes responsabilités dans l’Etat. Mais c’est aussi qu’ils lui prêtent une hauteur de vue qui le met au-dessus de la mêlée politicienne, des querelles partisanes, des calculs personnels et de la démagogie.
Ni le Président IBK, ni le Premier Ministre Soumeylou Boubèye MAIGA ne sont aux yeux du peuple des hommes d’Etat. Au nom du journal hebdomadaire Carrefour je souhaite une bonne année 2019 à ses lecteurs, tout en leur rassurant qu’il continuera à informer le peuple sur les bons points et mauvais points de notre gouvernance, non pas dans un sens diffamatoire, mais à travers des analyses poussées. C’est cela le rôle des intellectuels qui n’ont pas encore vendu leurs âmes au diable.
La Rédaction
Le Carréfour