Au Mali, la nouvelle charte de la Transition a été adoptée à l’unanimité par les membres du Conseil National de la Transition, qui fait office de Parlement intérimaire : 120 voix pour, zéro contre et zéro abstention. Ce 25 février 2022, le président de la Transition, Chef de l’Etat a promulgué la loi portant révision de la charte de la Transition. Alors qu’il est dit dans la nouvelle Charte de la Transition que le nombre de Conseillers du Conseil National de la Transition (CNT) passe de 121 à 147. Ce qui signifie que 26 nouveaux membres feront leur entrée dans cet organe législatif transitoire du Mali. De même qu’il y est dit que les portefeuilles ministériels ont augmenté. Aussi, une place de choix y est accordée à “l’application intelligente” des recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR), qui se sont tenues en décembre dernier dans tout le pays ainsi qu’au sein de la diaspora.
Mais di cette révision de la Charte est acceptée par une large majorité des acteurs politiques, de la Société civile et de la population malienne, il n’en demeure pas moins qu’elle est réfutée par une opposition politique radicale incarnée par le « Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie ». Cette dernière, composée de partis politiques hétéroclites et contre nature, s’était fortement obstinée en faveur de l’organisation des élections générales à partir du 28 février dernier. Il n’en fut pas le cas. En raison de cela, le « Cadre… », menace de ne plus reconnaître la légalité du pouvoir transitoire à partir du 25 mars prochain. En lieu et place, il propose la destitution de Choguel K Maïga au profit d’un « PM neutre ». Lequel serait chargé de former un nouveau Gouvernement d’Union nationale « inclusif ». Est-ce à comprendre que si jamais le pouvoir transitoire venait à inviter le « Cadre … » à un grand souper pour discuter de l’élargissement des membres des conseillers et du partage de portefeuilles ministériels à ses militants, celui-ci accepterait.
Une chose est en tout cas certaine, les acteurs politiques maliens, généralement soucieux de leur propre bien-être que de l’intérêt national, sont les habitués au « partage de gâteaux ». Tout leur brouhaha ne consiste qu’à se faire une place de choix au sein des institutions du pays comme ministres ou Hauts fonctionnaires politico-administratifs. L’élargissement possible du Gouvernement et du Conseil National de Transition, pourrait favoriser, selon certains observateurs, leur rentrée au Gouvernement tout comme au CNT aux fins d’un apaisement du climat politique au Mali.
Dans les jours et semaines à venir, si ce scénario de « partage de gâteaux » venait à se réaliser. Ce qui est fort possible. Cela serait hélas préjudiciable à l’esprit de refondation du Mali (« Mali Kura »). Tant souhaité par une majorité de maliens. Mais comme dirait l’autre, « les mauvaises habitudes ont toujours la vie dure ». Néanmoins pour l’intérêt supérieur de la nation malienne, le pouvoir transitionnel ne doit pas tomber dans le piège des « politicards ». Il doit résister pour amener le bateau Malien à bon port. Afin que la politique puisse désormais profiter aux masses populaires qu’à une minorité de classe politique de carriéristes politiques !
Gaoussou Madani Traoré