Le Mali sous IBK est-il tombé sous une nouvelle dictature ? Les libertés de manifestions et d’expressions sont-elles en danger au Mali ? Ces questions ont leur pesant d’or. Car, nous constatons avec inquiétude, en ces moments-ci, la recrudescence de la répression par le régime IBK des manifestations pacifiques des organisations de la société civile. Tout d’abord, c’est la honteuse répression du sit-in pacifique organisé, le 12 janvier, par le collectif des femmes, «les Amazones», contre les violences conjugales. La police a dispersé, à coup de gaz lacrymogène, des manifestantes aux mains nues devant l’Assemblée Nationale.
Certaines d’entre elles ont été blessées. Des femmes enceintes ont été brutalisées au cours de cette opération que rien ne justifiait. Avant le Collectif des « Amazones » dont la présidente, Diakité Kadidia Fofana, en larme, a déclaré « qu’il n’y a aucune différence entre ceux qui battent leurs femmes à mort et un régime qui réprime les droits aux manifestations des femmes…, », les forces de l’ordre avaient «gazé» successivement les épouses des travailleurs compressés d’HUICOMA et les manifestants de «Waati sera». De même, ce sont des restrictions imposées au mouvement de soutien à Moussa Sinko empêché par les autorités de tenir leur meeting le 20 janvier 2018 au stade du 26 mars de Bamako. Que le régime arrête ces dérives intolérables ! Les libertés démocratiques chèrement conquises au prix du sang des martyrs au Mali sont de nature constitutionnelle et ne sauraient être remises en cause par qui que ce soit. Raison pour laquelle, les partis politiques de l’opposition l’Urd et le Parena ainsi que certains acteurs du mouvement démocratiques ont dénoncé avec la dernière rigueur cette dérive autocratique et autoritaire du régime d’IBK.
On comprend aisément que le Mandé Massa qui a indiqué, lors de sa rencontre avec les membres de la société civile à l’occasion de la présentation des vœux de nouvel an à Koulouba, « j’ai trop encaissé, je me suis réveillé et je vais sévir », fait planer de sérieuses menaces sur les libertés démocratiques fondamentales, notamment sur le droit de manifestation pacifique et la liberté d’expression. Toute chose qui est intolérable et inacceptable. Au lieu que le régime réprime de manière violente les manifs, il doit plutôt s’attaquer, d’une part, aux défis sécuritaires qui restent énormes et d’autre part, aux terroristes Iyad et Kouffa. Les attaques se multiplient au nord comme au centre du pays. Les forces armées maliennes, les forces étrangères et les populations subissent des attaques à longueur de journée. Face à cette situation inquiétante, des spécialistes des questions sécuritaires se montrent sceptiques quant à la réussite de la lutte contre le terrorisme et le banditisme.
Aliou Touré
Le Démocrate