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Edito : La démocratie de la confusion des pouvoirs

Quand le pays en aura marre de ses échecs répétés, des humiliations régulièrement subies, du désespoir profond et diffus, de l’horizon qui ne cesse de s’assombrir,  du flanc de la nation prêté aux prédateurs invétérés, de sa vulnérabilité qui continue à s’aggraver, on s’arrêtera. On s’arrêtera pour nous indigner, pour avoir honte en même temps et légitimement, pour oser l’introspection douloureuse et inévitable sur les bizarreries qui caractérisent le fonctionnement de notre Etat, la marche de notre justice, le rôle de notre Assemblée nationale, les orientations de notre système économique et financier; bref pour nous attaquer aux maladies chroniques du Mali.

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Pour cela, il va falloir qu’on ravale notre amour propre pour faire le constat de quelques réalités évidentes qui forment désormais le déterminant majeur de la République du Mali.
Dans ‘’ L’esprit des Lois ’’ publié en 1748, Montesquieu affirme : « Il n’ya point de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice ».
Si on analyse la démocratie malienne sous le prisme de cette affirmation de Montesquieu et du principe de la séparation des pouvoirs, on se rend tout de suite compte que le compte n’y est pas.

L’Etat du Mali n’a jamais fonctionné de manière cohérente et a toujours brillé par son amateurisme. La plus grande réalisation de cet Etat étant une administration corrompue  jusqu’à la moelle, archaïque, désordonnée et  tatillonne qui n’a jamais  été performante. Tandis que la Justice, dont le rôle consiste à arbitrer les conflits, est éloignée des justiciables,  lente, inéquitable et suspecte.

L’Assemblée Nationale est courtisane, inutile et ennuyeuse. Au lieu de jouer son rôle  constitutionnel de représentation du peuple, l’Assemblée Nationale sert de faire-valoir à l’Exécutif dirigé par le Président de la République. Ce qui tranche complètement d’avec la démocratie dont le principe fondateur est la séparation des pouvoirs (l’Exécutif, le législatif et le judiciaire).

La Presse, malade de ses propres travers que sont la corruption, le chantage, l’autocensure, le manque de professionnalisme, a perdu sa légitimité qui, seule, lui permet de se prévaloir du statut de quatrième pouvoir.

La démocratie malienne est donc à construire à partir de la clarification du rôle et des attributions des différentes institutions, leur renforcement et la forme de leur collaboration.
Sans quoi la démocratie de la confusion des pouvoirs va conduire dans une dérive.
Aliou Badara Diarra

SOURCE: L’Enquêteur

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