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Edito : Jeter le bébé avec l’eau du bain ? Le piège !

Une certitude : le pays va mal du fait d’une gestion approximative et hasardeuse de la part des actuels gouvernants.  Nul, y compris les partisans et défenseurs de «Boua » ne sauraient le nier. Il suffit juste de se rappeler l’état des lieux en 2013, année d’investiture du président IBK et de faire une judicieuse comparaison avec les faits présents. Il faudra une puissante dose de malhonnêteté intellectuelle ou de malhonnêteté tout court, pour prétendre que le bilan à mi-parcours du président IBK est positif !  Ceci est donc un fait : le Mali souffre aujourd’hui du fait d’une très mauvaise gouvernance et IBK en est entièrement responsable. Il a brisé les espoirs et conduit le pays, non encore dans l’impasse, mais dans une situation fort inconfortable.

Ceux, estimant, à tort ou à raison que n’existe désormais en possession du Président malien, la moindre chance de sortie de crise, n’ont peut-être pas tort ! Après plus de 7 années de tergiversations, de faux-fuyants, d’aventure, l’on doute en effet fort qu’IBK dispose encore d’une grande marge de manœuvre. Il semble avoir épuisé ses dernières cartouches. D’Homme de la situation, il est devenu l’Homme par lequel sont survenus tous les problèmes du pays. Et ca n’arrive qu’à lui. Lui qui n’a eu cesse de stigmatiser tout opposant et contestataire, l’assimilant à un apatride. Aujourd’hui, c’est la revanche des «apatrides». Puisque lui en est arrivé à oublié de  rendre hommage aux militaires tombés à Djabaly (Bouki-Wêrê dans son adresse à la Nation le lendemain de l’attaque. Une grave omission nullement digne d’un patriote de son envergure. Mais l’usure semble se faire désormais sentir.  

Il faudra donc le débarquer ! C’est en tout ce que prétendent ses détracteurs. Ils ne sont pas blâmables ! Pour autant !

Existent cependant deux équations : quand et comment le débarquer ? Ne pas avoir réponse à ces deux questions c’est prendre le risque de faire pire qu’IBK lui-même !

«Tout et tout de suite» s’avère la pire des options ! Elle comporte en effet les germes du syndrome libyen, Soudanais et même malien. Souvenez-vous donc des événements de mars 2012 ! Le putsch survenu à Bamako a incité des militaires à abandonner leurs positions de combat au nord du pays pour se rendre à Bamako. La conséquence immédiate de ce choix fut la chute de Gao ainsi que de nombreuses autres localités. Est-on sûr de ne rien perdre du tout avec le départ immédiat et sans condition d’IBK ? Hum ! Rien n’est moins sûr !

Et faut-il continuer à monter la pression à travers des manifs au quotidien autant pour le maintien que le départ du président ? Puisque partisans de la non-violence, (ainsi s’autoproclament-ils), les détracteurs du régime ne disposent que de ce moyen (les manifs pacifiques) afin d’obtenir sa reddition. Mais il y a un revers de la médaille : le pays est de moins en moins sûr ; craignant un chaos inéluctable, les investisseurs ne se bousculent plus aux portillons ; non plus les partenaires ! Les nationaux font désormais sortir les capitaux ! Plus de financement, plus d’investissement au point que l’on s’interroge désormais sur le respect des engagements pris en vue d’une sortie de crise…

Et dans cet imbroglio, il est illusoire de croire que les médiateurs de la sous-région (CEDEAO) sont uniquement soucieux du devenir du pays. Que nenni ! Ils sont là d’abord dans le seul souci de se préserver eux-mêmes (leurs pays) d’une probable explosion de l’empire et, comme des vautours, chercher à tirer bénéfice, à se protéger des desideratas de l’éclatement et à apprendre davantage sur les causes afin de faire face au mieux au même phénomène dans leurs pays respectifs. C’est de bonne guerre ! Le Mali servirait de cas d’école, en tout état de cause !

En injectant donc le président à la demande pressante des manifestants et sans aucune «préparation», l’on risque tout simplement de susciter plusieurs autres équations inconnues, peut-être plus complexes que celles engendrées par IBK lequel, on s’en rend compte, semble désormais avoir peu à gagner ou perdre. Son avenir n’était plus inscrit devant lui !

La solution ou du moins, une proposition de solution ? La suspension de la Constitution ; la nomination d’un premier Ministre de plein pouvoir avec des objectifs bien identifiés (dont la relecture de la Constitution du 25 Février 2002) pour gérer une transition d’au moins 18 mois, renouvelables une fois sur une période de 3 à 6 mois ! Et IBK alors ? Il reste jusqu’à la fin de la période transitoire correspondant approximativement à la fin de son second et dernier quinquennat ! Après tout, il possède, non une légitimité certaine, mais une certaine légitimité !  Ceci est une évidence !

B.S. Diarra

Source: La Sentinelle
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