L’armée malienne est victime d’un phénomène très dangereux qui coûte cher aux militaires. Il s’agit de la distraction dont les ramifications sont multiples.
Les militaires sur le théâtre des opérations où ceux de garde devant un camp ou une administration, s’adonnent à des pratiques peu orthodoxes. La première, c’est l’usage abusif du téléphone. Nombreux sont-ils à se faire attaquer par surprise quand ils sont concentrés sur les téléphones portables, arme déposée quelque part. C’est le cas du garde abattu à Bandiagara devant l’hôtel Falaise.
La seconde, ce sont les militaires étant de garde qui transforment le lieu en un grin. Ils sont avec des civils, jouent aux cartes, à la dame ou autres choses.
La troisième, ce sont ces militaires qui sont habillés à moitié militaire, moitié civile lorsqu’ils sont de service. C’est dans cette tenue, qu’un d’entre eux a été assassiné il y a quelques années au poste de Koro.
Au-delà de ces faits, le pire c’est cette lancinante question de femmes. Certains s’adonnent le plaisir de faire le grin avec des filles aux lieux de service.
Ces comportements ne datent pas d’aujourd’hui. Dès le début, ils n’ont pas été condamnés et sanctionnés avec la dernière rigueur. Finalement, ils sont devenus une habitude. On n’a jamais tenu compte de leurs effets négatifs par ce que le Mali était dans une situation stable.
Avec la guerre, les conséquences se manifestent un peu partout. A chaque fois qu’il y a une attaque sanctionnée par l’assassinat de nos militaires, une des raisons citée ci haut explique le drame.
Ce laxisme, il est grand temps que la hiérarchie militaire, les autorités prennent conscience du danger afin de la dissiper à défaut l’endiguer.
Il est la cause d’une double perte de la part de l’Etat et instaure la psychose dans les villes qui reçoivent la visite des terroristes. Des militaires perdent la vie, l’armée perd aussi des matériels car les assaillants partent toujours avec le peu de moyen mis à sa disposition pour faire face au danger sur le terrain.
Boubacar Yalkoué
Le Pays