Pourquoi continuer à défier la Vérité ou à la craindre à tel point que le simple fait de prononcer ce mot de la part de nos dirigeants devient une scandaleuse surprise, alors que notre fidèle compagnonnage (nous les maliens) avec les complots, les compromissions, les incohérences, les inconséquences, les « deals » et le mensonge n’a produit que la faillite de notre société avec l’occupation de notre pays comme point culminant ? De toutes les façons, il n’y a plus rien à cacher avec pudeur car l’occupation et la guerre ont tout mis à nu; l’étranger est entré dans nos chambres à coucher et est arrivé jusque dans nos toilettes. Il a vu le contenu de nos greniers et de nos coffres forts. Dans la situation actuelle, la fierté et l’honneur sont des mots vides de sens pour lesquels il va falloir réinventer un contenu pour les générations futures en commençant par adopter dès maintenant la VERITE comme condition sine qua none de la bonne gouvernance. Dialogue et Réconciliation, oui ! Mais dans la Vérité et contre l’impunité.
L’histoire du Mali est certes très glorieuse, mais convenons que nous n’avons pas été à la hauteur de cette gloire. La Révolution démocratique et populaire de 1991 aussi fut porteuse d’espérance et de fabuleuses ambitions, mais au résultat, 22 ans après, force est de reconnaître que les fruits n’ont pas répondu à la promesse des belles fleurs. Il s’y ajoute que notre pays occupé pendant une dizaine de mois est en ce moment-même entrain d’être libèré par la « France de Hollande », comme l’appelle le Pr. Dioncounda, par gêne et pour se donner bonne conscience, mais c’est la France quand-même. Oui la France tout court ! Cette France contre laquelle les maliens ont toujours exprimé leur défiance en brandissant ostensiblement la grandeur de leur civilisation millénaire et la fierté légendaire de leur peuple. Force est de reconnaître qu’aujourd’hui, nous sommes redevables vis-à-vis de cette France-là dont nous faisons flotter les couleurs (BLEU-BLANC-ROUGE) et chantons l’hymne (LA MARSEILLAISE) partout à travers le Mali; certes avec un petit pincement au cœur chez certains. Mais même la grande République du Mali n’a jamais bénéficié d’un tel engouement de la part de ses enfants. Chacun pourra, dans l’intimité de sa conscience, faire son analyse de cette situation suivant des prismes idéologiques ou partisans aussi différents les uns que les autres et plus ou moins défendables les uns et les autres. Pour autant, nous maliens, devons réinventer pour la postériorité le génie créateur qui nous permettra de brandir légitimement et avec assurance notre fierté aujourd’hui perdue.
Pour cela, nous devons avoir d’une part, l’humilité et le bon sens de constater que nous sommes au fond de l’abîme, que nous avons effectivement touché le fond.
D’autre part, il nous faudra avoir l’intelligence de comprendre que nous ne pouvons que rebondir pour retrouver la lumière. La personne qui aura l’insigne honneur et la lourde charge de présider aux destinées du Mali, devra satisfaire beaucoup de critères et avoir un sacré profil. Il aura la charge de rehausser le moral du peuple, de l’armer de courage, de détermination et d’assez d’énergie positive pour qu’il réussisse le bond gigantesque qui devra inverser toutes les mauvaises tendances actuelles qui caractérisent le Mali afin de l’aider à surprendre positivement l’Afrique et le monde, par le niveau qualitatif atteint en un temps record après une période de profond déclin. Cela est possible, cela est loin d’être utopique, cela n’est pas un rêve d’un illuminé ! Même si c’est un rêve, osons ce rêve car il est facilement réalisable. A la condition sine qua none que la vérité soit réhabilitée dans ce pays et que le mensonge, les leurres et l’impunité y soient bannis à jamais par des dirigeants qui montrent la voie en donnant l’exemple.
Il suffit de trois choses : y croire fermement, s’unir avec sincérité et détermination, garder le cap et foncer jusqu’à l’atteinte des objectifs fixés.
Je suis toujours à la recherche de cet oiseau….. Candidat rare.
Aliou Badara Diarra