Dans la plupart des établissements scolaires du public, les enseignants n’ont pas dispensé, hier, les cours. Pourtant ils étaient bien présents
A l’appel des coordinations de la synergie des enseignants du district de Bamako, les enseignants des écoles publiques du fondamental et du secondaire observent, depuis hier, un arrêt de travail pour protester contre le retard dans le paiement des salaires de janvier dernier. Cette suspension des activités pédagogiques intervient seulement trois semaines après la rentrée scolaire 2020-2021. D’un point de vue juridique, un arrêt de travail est différent d’une grève. En effet, l’arrêt de travail est spontané alors que la grève est conditionnée à un préavis.
Notre équipe de reportage a sillonné quelques établissements scolaires pour constater de visu cette perturbation des cours. Au Groupe scolaire «A et C» de Torokorobougou, l’arrêt de travail est observé à la lettre. Les élèves étaient en classe. Les enseignants étaient présents, mais ils n’ont pas dispensé les cours. Le directeur de cet établissement, El Hadji Moussa N’Diaye et son collègue du Groupe «C», Mme Assitan Coulibaly, supervisaient les mouvements dans la cour.
L’arrêt des cours a aussi affecté le lycée «Massa Makan Diabaté» de Baco-Djikoroni. Il a coïncidé avec la campagne de renouvellement du bureau local de l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) de l’établissement. Une cohorte d’apprenants se délectait au rythme d’un tam-tam. Certains casse-cous s’essayaient à des figures acrobatiques avec des motos.
Au lycée «Ba Aminata Diallo» (LBAD), il était un peu difficile de constater l’arrêt du travail dans la mesure où les enseignants n’ont pas eu le temps d’occuper les classes quand des élèves d’autres écoles sont venus contraindre les jeunes filles de l’établissement à débrayer. Certains enseignants étaient assis sous un arbre en attendant d’y voir plus clair. «Un groupe d’élèves avait débarqué, vendredi dernier, pour me remettre un document signé en bonne et due forme par le secrétaire général du bureau de Coordination de l’Aeem pour m’informer de la tenue de l’élection de la secrétaire générale du bureau local du LBAD», a expliqué le proviseur de l’établissement, Mme Koné Alima Koné.
Mamadou Soumaré, porte-parole des coordinateurs des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 du District de Bamako, a rappelé que la décision d’arrêt de travail existe depuis longtemps. La COSES avait alors adressé une correspondance à tous les gouverneurs des régions pour demander le paiement des salaires au plus tard le 5 de chaque mois. Si cela n’est pas fait, les enseignants sont dans leur droit d’observer un arrêt de cours, a-t-il expliqué. Il précise aussi qu’il y a plus d’un mois de cela, la situation a été rappelée au gouverneur du District de Bamako dans une correspondance qui est restée sans suite. Et de souhaiter que les salaires soient payés au plus tard le 25 de chaque mois.
Mamadou Soumaré a fait savoir que l’arrêt des cours prendra fin lorsque tous les enseignants auront perçu leurs salaires du mois de janvier.
Sidi Y. WAGUÉ
Source : L’ESSOR