L’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye (EMP-ABB) a tenu, hier dans ses locaux, la 23è session ordinaire de son conseil d’administration. L’ouverture des travaux était présidée par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de division élé. Étaient présents, les représentants des pays partenaires de cette prestigieuse école. Cette session, la dernière au titre de l’année 2019, permettra aux participants de comprendre les objectifs de l’EMP-ABB dans la gestion des conflits et de la promotion de la paix sur le plan national et international.
L’EMP-ABB est l’unique institution de formation francophone de son niveau sur l’ensemble du continent africain. Elle s’impose aujourd’hui, selon le ministre Ibrahima Dahirou Dembélé, à la fois comme un centre d’excellence et un noyau en termes de partenariat international pour la paix. L’officier général rappellera que le Mali traverse une crise multidimensionnelle qui «demande d’abord et avant tout un investissement conséquent dans les secteurs de la défense et de la sécurité». Malgré ce contexte très difficile, s’est-il félicité, les autorités ont tenu à faire en sorte que l’École demeure ce pôle de préparation de l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine. Aussi, s’est-elle maintenue comme un appui de taille à la formation en soutien au processus de paix au Mali.
Dans le paysage de la formation, l’EMP-ABB rallonge sa liste de personnes formées : plus de 1.986 pour cette année. Ce chiffre porte le total des stagiaires passés dans les murs de l’établissement à plus de 22 986, depuis sa création en 1999 à Zambakro (Côte d’Ivoire) à 17.362 depuis son installation à Bamako. « Ces résultats parlent d’eux-mêmes. Ils font que les sollicitations sont nombreuses de la part de cadres civils ou militaires, de prendre des cours à l’EMP, dans le but de satisfaire leurs besoins en apprentissage de pratiques liées à la résolution des conflits », dira le ministre. Et de souligner qu’au niveau national, l’École est en train de s’imposer comme un lieu où différentes initiatives et acteurs se retrouvent, dans un cadre totalement orienté vers la formation et le partage de connaissances.
Le général Ibrahima Dahirou Dembélé a aussi salué l’École pour avoir initié une formation en master en maintien de la paix et en reconstruction post-conflit. Un effort louable qui, a-t-il espéré, «sera soutenu avec un engagement solide dans le domaine de l’analyse et de la recherche, afin de promouvoir la prise en compte des perspectives locales dans l’identification des réponses aux questions majeures qui nous interpellent en matière de paix et de sécurité».
Le patron de la Défense malienne a instruit le nouveau directeur de l’École de mettre l’accent sur trois axes d’engagement complémentaires, dont le premier est relatif à la prise de dispositions susceptibles de réconforter le partenariat au sein de l’École. « Que tous les partenaires puissent voir de manière concrète les résultats de leurs investissements et aussi comprendre clairement les manières dont ces résultats sont produits », a-t-il insisté.
Deuxièmement, le directeur doit faire en sorte que l’expérience qu’il a acquise à la faveur de ses différentes affectations soit mise à profit pour aligner l’offre de formation avec les défis actuels. Le ministre a recommandé de faire un effort particulier pour développer et rendre utile le Centre d’analyse et de recherche de l’espace Sahélo-saharien (CARESS), en prenant en compte le contexte difficile que le pays traverse.
Le général Ibrahima Dahirou Dembélé a remercié le directeur de l’EMP-ABB pour avoir répondu à l’appel qui lui a été lancé, en mettant fin à son contrat avec la mission des Nations unies en RCA. Il a aussi remercié les partenaires qui ont bien voulu contribuer au déroulement de la première cohorte du master en maintien de la paix et reconstruction post-conflit du CARESS, tout en exhortant les autres à envisager un accompagnement.
Aminata Diallo
Source: Journal l’Essor-Mali