La menace d’une dislocation de la zone CEDEAO est désormais brandie par le Président nigérian Muhamadou Buhari. Dans des tweets publiés le 23 juin, il a déclaré que la volonté de certains États membres de la zone UEMOA de passer à l’Eco avant les autres pays de la CEDEAO lui « donne un sentiment de malaise ».
La future monnaie commune de la zone souffre déjà d’un clivage entre pays anglophones et francophones, et même d’un manque de confiance, selon le Président Buhari, qui estime « inquiétant qu’un peuple avec lequel nous souhaitons nous associer prenne des mesures importantes sans nous faire confiance pour la discussion ».
Alors qu’il avait demandé en vain le report de la date de lancement de l’Eco, maintenant compromise par la crise de la Covid-19, le géant de la sous-région ouest-africaine (70% de son PIB) n’entend pas adhérer à la monnaie commune sans des garanties sur ses enjeux stratégiques.
Outre les critères de convergence, que la majorité des pays ne remplit pas encore, le Nigeria souhaite faire de l’Eco une monnaie garantissant la souveraineté, la prospérité et la crédibilité de la zone UEMOA, sans lesquelles elle ne tiendra pas.
Fatoumata Maguiraga
Source: journaldumali