Il ressort du Livre bleu et du rapport TrackFin, que la situation des services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement est peu reluisante et plusieurs facteurs continuent à plomber le secteur
La Coalition Nationale de la Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CN-CIEPA), en tant qu’organisation de la société civile, en partenariat avec l’IRC a produit une note d’analyse du livre bleu et du rapport TrackFin du secteur WASH au Mali. Le rapport du Livre bleu Mali 2016 présente une analyse complète des enjeux stratégiques de l’Accès à l’Eau potable, l’Hygiène et l’Assainissement (AEPHA) au Mali et des chantiers à engager pour la réalisation de l’ODD n°6. Pour faire le point de la situation du secteur WASH au Mali à travers ce Livre bleu, les responsables de la CN-CIEPA et ses partenaires stratégiques comme Watershed-Mali, l’IRC, Wetlands et AKVO, ont animé une conférence de presse le vendredi 30 décembre à la Maison du partenariat sous la présidence du président de la CN-CIEPA, M. Dounatié Dao.
Par cet exercice, il s’agissait pour la CN-CIEPA de faire le point, sans complaisance, de l’état des lieux du secteur WASH au Mali, expliquer la situation et partager les propositions de la coalition. D’entrée de jeu, le président de la Coalition a noté que l’état du secteur n’est pas reluisant et les chiffres sont effrayants avant de mettre l’accent sur le nécessaire travail proactif pour le secteur. Pour illustrer cette situation telle qu’elle découle du Livre bleu, M. Dounatié dira qu’en 2016-2017 au Mali, seulement 66,9% au niveau national et 70,6% en milieu urbain et semi urbain ont accès à l’eau potable contre 65,3% en milieu rural. Que selon les données de l’annuaire statistique du secteur eau et assainissement, en 2016, ce sont 1286 villages qui ne disposent toujours pas de points d’eau.
Du côté de l’assainissement, le conférencier ajoutera que les taux d’accès sont de l’ordre de 25% au niveau national, selon le joint monitoring program (JMP). Qu’en milieu urbain, ce taux est de 38% contre 16% en milieu rural en 2015. Il a déploré le fait que l’Etat malien s’est pourtant engagé aux côtés de la communauté internationale, à mettre en œuvre les ODD dont le n°6, promeut l’accès universel pour tous les maliens à l’eau potable et à l’assainissement. Il a pointé du doigt sur le financement du secteur par l’Etat qui s’est élevé à 0,8% du budget national en en lieu et place des 5% consacré dans son engagement en 2015.
Pour le président de la CN-CIEPA, de l’analyse du Livre bleu et du rapport TrackFin, la situation des services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement, plusieurs facteurs semblent plomber le secteur. Les principaux facteurs sont : la faiblesse de coordination et du suivi des performances du secteur, l’insuffisance du financement national et le faible taux d’absorption des financements extérieurs, la faible maitrise d’ouvrage des services d’eau et d’assainissement par les communes et la faible responsabilité citoyenne dans la gestion des ouvrages AEPHA.
Face à cette situation, la CN-CIEPA en tant en tant qu’organisation de la société civile tire la sonnette d’alarme et fait des propositions. Il s’agit d’abord de placer l’eau et l’assainissement sous l’autorité d’un Département ministériel unique pour l’unité d’action et éviter la gestion du secteur en « pièces détachées ». Il s’agit, en outre, de consacrer les 5% du budget national au secteur comme convenu dans l’engagement international de l’Etat ; d’inviter les partenaires techniques et financiers au respect des principes de la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement ; de rendre effectif le transfert des compétences et des ressources aux collectivités ; et de promouvoir l’inclusion de toutes les parties prenantes dans la gouvernance du secteur.
Daniel KOURIBA
Source: 22 Septembre