Malgré les fissures de bâtiments, les fausses couches et autres corollaires occasionnées par le dynamitage illégal de rochers dans le canal du fleuve Niger, le ministre Sambou Wagué de l’Energie et de l’Eau ne daigne briser l’omerta. Une complicité que ne dit pas son nom ?
Depuis quelques mois, le Canal du fleuve Niger, de Magnambougou-Projet au troisième pont de Bamako, est en pleine réhabilitation. L’exécution du projet de dédoublement da la capacité de la Centrale hydro-électrique de Sotuba II, prévue pour 26 mois et financé par la BOAD et le budget national, suit son cours. La réalisation d’un tel projet mérite d’être saluée, d’autant plus qu’il s’agit d’alléger la souffrance des populations de la capitale malienne en matière d’énergie.
Mais, l’entreprise chinoise SINOHYDRO, détenant la part du marché N°00355/DGMP/DSP 2017, viole les clauses du contrat. Au lieu de trois dynamitages des rochers comme prévus, SINOHYDRO faisant preuve d’une dévorante cupidité, presse les travaux plutôt que prévus. D’où la multiplication de dynamitages dont les conséquences immédiates sont des détonations et le tremblement de terre troublant la quiétude des riverains sont contraints aux déménagements. Pis, les détonations ont occasionné des fissures et fissurations des bâtiments alentours, des fausses couches ou pertes de grossesses.
Ironie du sort, lors de notre passage sur les lieux, ce vendredi 7 février 2020, pour savoir davantage avec les populations riveraines sur cette situation, force est de constater que l’entreprise chinoise ne daigne pas mettre fin au dynamique. Il est 17h54mn, une grande détonation a réduit la zone au silence, un nuage de poussières s’est emparé de toute la nature. Quelques minutes auparavant, la circulation est bloquée, le temps l’opération d’explosion d’un rocher.
« Presque tous les jours, les explosions ont lieu aux environs de 18 heures, sous la surveillance des policiers. Ceci crée souvent la panique. Les murs de certaines maisons du quartiers se fendent. Voyez-vous-mêmes (nous montrant un mur fissuré) », s’est-il plaint.
Après prise des images, voilà que pointent deux messieurs dont un du nom de Ibrahim Kéita, Chef de projet à la Direction de l’Energie. Nous ayant approchés, ses explications semblent des plaintes : ‘’Tout ce que se dit dans la presse est fausse, passez à la direction pour plus d’informations. Je ne peux pas m’exprimer sans l’aval de a hiérarchie’’. Tout comme cela ne suffisait pas, monsieur Kéita trouve mieux de se justifier : « Il y a des maisons en banco à proximité, qui ne se sont pas écroulées ». Avant de s’enfoncer sans s’en rendre compte : « Même hier, il y a dynamitage. Les détonations peuvent casser les vitres, il peut avoir fissures ». Des propos qui attestent même les plaintes des populations riveraines que nous avons rencontrées.
« Il y a d’autres moyens pouvant leur permettre de réaliser le projet sans faire recours à cette méthode en pleins quartiers résidentiels. Les vitres de mon bâtiment sont cassées. Vraiment, j’en ai marre», s’est plaint un entrepreneur dont nous taisons l’identité.
Le ministre Wagué complice ?
Les multiples dénonciations faites de l’utilisation quasi quotidienne des explosifs dont les conséquences sont déplorables, surtout en cette période d’insécurité, ne semblent pas heurter la sensibilité du ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué. Alors qu’il devrait être le premier à intervenir dans cette affaire pour remettre de l’ordre. Ce qui pousse, de facto, à se demander si le ministre Sambou Wagué.
Un collectif des populations riveraines se met en place pour engager des actions, notamment judiciaires pour la réparation du préjudice causé.
Nous y reviendrons plus amplement.
CYRIL
Icimali